La candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse a défendu son projet de « détruire les ghettos » en dix ans en y ramenant « de la mixité sociale, de l’autorité et de la réussite », lundi lors d’un déplacement à Argenteuil (Val-d’Oise).
« On peut régler le problème des quartiers populaires en dix ans si on s’y met tous, si on reconstruit des quartiers entiers », a-t-elle affirmé lors d’une visite dans cette ville où 300 millions d’euros ont été investis dans la rénovation urbaine en 15 ans.
« J’ai un projet pour détruire ces ghettos », inspiré de ce qu’a fait le Danemark, a-t-elle ajouté en prônant un « plafond anti-ghettos » de « pas plus de 30% de logements très sociaux » par quartier « pour y ramener les classes moyennes ».
Ce déplacement consacré à la politique de la ville pouvait se lire, selon le patron des députés LR Damien Abad qui l’accompagnait, comme la « séquence espoir » après celle sur la sécurité marquée la semaine dernière par une allusion au « Kärcher » empruntée à Nicolas Sarkozy.
Une référence « de très mauvais goût », lui a lancé un conseiller municipal d’opposition croisé dans une pharmacie où des dizaines de personnes attendaient de se faire tester.
Après une déambulation dans les quartiers rénovés — mais pas sur la dalle où Nicolas Sarkozy avait fait une visite houleuse en 2005 — Mme Pécresse a rencontré des étudiants et des acteurs de la rénovation urbaine.
Alors qu’Emmanuel Macron défendait à Nice son bilan sur la sécurité, elle a jugé le chef de l’Etat « comptable et coupable en matière d’insécurité » et estimé que « le candidat Macron veut faire oublier les défaillances du président Macron ».
La candidate a pour sa part estimé qu' »aujourd’hui le principal problème de notre police est d’avoir une justice qui suive ce qu’ils font », et rappelé son projet de « plan Orsec » pour la justice avec 15.000 recrutements.
Elle a aussi promis de « diviser par deux les procédures administratives » de la police nationale, « ce qui permettra de remettre beaucoup de policiers sur le terrain ».
« Quand le président de la République parle de doubler les effectifs sur le terrain, ce n’est pas doubler les recrutements », a-t-elle souligné, en l’accusant de « jouer sur les mots ».
Quant à l’école, elle a estimé que « le protocole est intenable et responsable de cette rentrée chaotique », en déplorant l’exercice du pouvoir « solitaire » du chef de l’Etat.