LE DRAME MALIEN : ENTRE L’INCURIE DES DIRIGEANTS ET LE CYNISME DES JUSQU’AUX-BOUTISTES, LES RISQUES DE DESTABILISATION DE TOUTE LA SOUS-RÉGION
Le drame qui est en cours dans ce pays frontalier et frère du SÉNÉGAL est suffisamment grave, et devrait-à mon humble avis-faire l’objet d’une très grande attention de la part des pays et institutions de notre sous-région.Tant les enjeux risquent-à coup sûr-de déborder le strict cadre malien.
Le pire est que depuis un certain nombre de mois,les signaux d’alerte se sont multipliés.IBK et son régime n’ont jamais été en mesure d’apporter des réponses à la hauteur de la situation qui sentait depuis un bon moment le souffre.On ne peut pas se permettre de faire face à plusieurs fronts alors qu’on sait qu’on est totalement affaibli et que le semblant d’équilibre ne tient qu’à un fil.
Je suis rentré de BAMAKO début Mars juste avant que nos frontières ne soient fermées.Alors que partout ailleurs la préoccupation majeure des gouvernants comme des gouvernés était de voir comment faire face au Coronavirus, j’étais sidéré de voir les responsables politiques maliens-au pouvoir et dans l’opposition-s’activer dans une ambiance quasi-surréaliste à préparer des élections législatives.
En dépit du kidnapping de Soumaïla CISSÉ,principal responsable de l’opposition,la tenue de ces élections a eu lieu!
Voilà à quoi mènent l’incurie et l’entêtement de certains dirigeants aveuglés par les lambris du pouvoir.
C’est d’autant plus triste et regrettable que-il ne faut pas se voiler la face-si, comme nous le craignons,l’instabilité prend ses quartiers à BAMAKO, toute notre sous-région risque d’être impactée.
Il est urgent d’arrêter cet énorme gâchis, et d’éviter à tout prix le chaos qui semble se rapprocher à pas de géant.
Nous aurions tous souhaité l’option d’un gouvernement d’union nationale si cela était encore possible. Mais à ce stade de discordance,cette option semble être une véritable gageure. L’équation malienne paraît très compliquée. En tant que démocrate,il m’est insupportable d’accepter l’idée de faire partir le Président de la République en exercice avant le terme de son mandat.
J’aurais donc applaudi des deux mains si une passation démocratique permettant à IBK d’aller au terme de son mandat était encore envisageable.Ayant entendu les différents commentaires après les événements douloureux du vendredi 10 juillet ,il me semble que les contestataires, dans leur ensemble,en sont arrivés à un niveau d’exaspération telle que tout ce que le régime actuel lâchera sera trop peu parce que trop tard.
Manifestement,ils ne semblent à présent souhaiter qu’une chose: son départ.
Quelle alternative dans ce cas?
Laisser le Mali entre les mains de ceux-là qui symbolisent les manifestations actuelles sans aucune visibilité sur la suite me paraît aussi lourd de dangers.
À présent,tous les signaux indiquent malheureusement que la stabilité du MALI est compromise. Les contempteurs divers qui sont prêts à faire face de façon résolue et déterminée à ce qui reste du régime d’IBK en lambeaux ne souhaitent qu’une chose:sa démission. Ce qui, je le répète,constituerait bien sûr une négation de la démocratie puisqu’IBK a été élu régulièrement ,mais ils n’en ont cure. Pourtant, ils ne sont pas eux-mêmes exempts de tout reproche.
Les politiciens-au Mali comme ailleurs-peuvent souvent, au gré de leurs intérêts du moment, faire montre d’un cynisme déconcertant. Pratiquement tous ceux qui dirigent les violentes manifestations contre IBK ont été ses souteneurs y compris l’Imam Mahmoud DICKO.
Eux tous connaissaient la situation compliquée dont a héritée IBK et qui résultait de plusieurs années de mal gouvernance, de gabegie, et de choix hasardeux dont la responsabilité est imputable à tous ses prédécesseurs de Moussa TRAORÉ à ATT.
Il faut relativiser les appréciations bien sûr, parce qu’il y a eu les années de règne d’Alpha O.KONARÉ avec IBK comme premier ministre. C’est d’ailleurs IBK qui était pressenti pour succéder à Alpha mais c’était sans compter avec les manœuvres de ce dernier qui tenait à favoriser ATT.
Une manière de lui retourner l’ascenseur qu’il lui avait « prêté »après avoir été le principal acteur de la chute de Moussa TRAORÉ.Seulement, ATT ne se révéla pas comme un Président maîtrisant la situation du MALI subissant les coups de boutoir des Jihadistes. Et arriva sur la scène le fantasque capitaine au béret vert SANOGO qui fera beaucoup de mal au Mali et à son image.
L’intérim du malheureux Dioncounda TRAORÉ dura presqu’un an et demi(Avril 2012-Septembre 2013).Voilà planté le décor du contexte dans lequel IBK est arrivé au pouvoir suscitant beaucoup d’espoir.
Tous les observateurs de la situation au MALI étaient conscients de la profondeur de la crise de ce pays immense dont la géographie elle même est problématique.
Personne ne s’imaginait donc que le Président IBK allait d’un coup de baguette magique venir à bout des difficultés de son pays.
L’omniprésence de la France et de François HOLLANDE a pendant un bon moment fait croire que les choses étaient en train de s’améliorer.Ce n’était qu’un leurre.
En vérité,IBK a eu beaucoup de mal à apporter les réponses que son pays attend depuis longtemps. La détérioration progressive de la situation au triple plan économique, social et militaire, avec une armée en déliquescence,et une corruption de plus en plus visible-dont les auteurs font étalage sans gêne de leur enrichissement sans cause-ont fini d’exacerber le mécontentement populaire sur lequel surfent l’Imam DICKO et tous ceux qui appellent au départ du Président IBK qui ne peut plus compter sur un coup de pouce de la FRANCE qui semble avoir changé de fusil d’épaule.Il y a également le retrait des USA qui laisse les coudées franches aux contestataires jusqu’au boutistes.
Je le répète, l’équation qui se pose au MALI est loin d’être simple. Tout peut arriver dans ce pays,tout,jusqu’à une prise du pouvoir par la force:par les militaires, es Jihadistes ou alors par l’Imam DICKO et ses partisans qui semblent avoir le vent en poupe et aussi la complicité de la FRANCE de MACRON( qui sait?)
La stabilité de notre sous-région, dans son ensemble,est aujourd’hui menacée.
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