Le président Français Emmanuel Macron ne veut pas lâcher son pré-carré en Afrique de l’Ouest. Et pour cela, il a besoin de représentants dans ces pays pour consolider les intérêts de la France au détriment de ceux des peuples. Et deux pays forts de l’UEMOA (union économique et monétaire ouest africaine) et de la CEDEAO sont mis en avant pour faire la sale besogne du « colon français » dans les zones qui se libèrent du joug d’un néocolonialisme déguisé.
La Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé au Mali, un embargo sur les échanges commerciaux et les transactions financières, hors produits de première nécessité. Cette mesure restrictive suscite la crainte de l’inflation et de la pénurie dans un pays pauvre et enclavé, éprouvé par les violences de toutes sortes et la pandémie de Covid-19. Et ce n’est pas tout puisque la France, se prenant sans doute pour un pays de la CEDEAO, s’invite dans ce problème entre africains pour achever le peuple malien…
« Nous soutenons les mesures diplomatiques et économiques prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à l’encontre du Mali », a déclaré le chef de l’Etat français au cours d’une conférence de presse avec le président du Conseil européen Charles Michel à l’Elysée. Et à l’ONU, l’ambassadeur français, Nicolas de Rivière, avait affirmé « le plein soutien » de la France à la CEDEAO…
Certes, Macron peut condamner le Mali pour avoir invité sur son territoire le « mal aimé » Russe avec l’arrivée de 400 militaires. Mais s’impliquer dans l’application des sanctions par la suspension des vols air France en direction de Bamako paraît excessif pour un pays qui réclame la paternité de la déclaration des droits de l’homme et des citoyens qui stipule en son article 3 que « le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation »
Et la souveraineté malienne est aujourd’hui mise à rude épreuve par ses voisins qui sont les bras armés d’un colon en décadence. Plusieurs observateurs accusent la CEDEAO d’être à la solde de la France : « La CEDEAO des présidents n’a aucune légitimité à mettre sous embargo le Mali. Aucune résolution ne saurait prospérer tant que la France manipulera cette organisation prompte à réagir lorsque les intérêts de la France coloniale sont menacés » selon un communiqué conjoint de 9 associations de la société civile panafricaine…
Les craintes de ces associations panafricaines sur cette CEDEAO qui agit pour les intérêts de la puissance coloniale se sont avérées juste après le sommet des chefs d’états de la CEDEAO à Accra (Ghana). Dans la foulée du communiqué de la CEDEAO, deux pays ferment aussitôt leur frontières terrestres, aériennes et maritimes contre le Mali et suspendent les vols de leurs compagnies aériennes respectives au départ et à destination du Mali. Et ces deux pays sont ceux dont les peuples sont très proches du Mali…
La Côte d’Ivoire et le Sénégal ont été les premiers à appliquer aussitôt l’embargo contre le Mali. Pour plusieurs observateurs, les présidents Macky Sall du Sénégal et Alassane Dramane Ouattara (ADO) de la Côte d’ivoire sont les moutons de Panurge et de…Paris. Ces deux chefs d’états achètent leur troisième mandat anticonstitutionnel avec l’asservissement du peuple malien. ADO dont le troisième mandat est le plus controversé en Afrique de l’Ouest, s’est empressé de voler au secours des intérêts français. Et Macky Sall qui vise lui aussi un 3ème mandat s’est érigé comme le bouclier anti-français.
Ces deux présidents, dans l’incapacité de se maintenir à « vie » au pouvoir, marchandent le soutien de la France en instrumentalisant l’organisation sous-régionale (CEDEAO) comme goulot d’étranglement pour tout pays récalcitrant et désobéissant à l’encontre du colon français. « Aujourd’hui, pour préserver des intérêts étrangers, elle (CEDEAO) piétine avec allégresse tous ses principes fondateurs, surtout celui du respect et de la protection des droits des peuples, en imposant un embargo économique, commercial et financier à l’égard de nos frères maliens » a dénoncé le leader de l’opposition Sénégalaise, Ousmane Sonko.
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