Aux abords de la Marne, à Créteil, le pavillon à meulière de 250 m² avait été acquis au début des années 2000, lorsque Michel Santier avait été nommé à la tête du diocèse du Val-de-Marne. Dotée d’un jardin de 1 000 m², la propriété vaut aujourd’hui au moins 1 million d’euros. «Ce bien, en tant que tel, n’a pas de valeur historique», explique l’économe du diocèse, Philippe Guyard. Ce patrimoine, l’actuel évêque, Dominique Blanchet, vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF), a décidé, dès la mi-décembre avec l’accord des instances diocésaines, de le vendre.
Puis il louera, comme n’importe quel citoyen, un trois-pièces à proximité de ses bureaux. Au moment où les diocèses catholiques (on en compte presque une centaine) raclent les tiroirs pour tenir leurs promesses aux victimes de violences sexuelles, ce geste a du sens.
Le grand argentier de l’épiscopat, Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint de la CEF, chargé des questions économiques, n’est quant à lui pas inquiet. D’ici à quelques semaines, les 20 millions d’euros estimés nécessaires pour commencer à indemniser les victimes, au moins dans un premier temps, auront été réunis. En clair, le fonds de dotation de Secours et de lutte contre les abus sur mineurs (Selam), créé l’été dernier par l’épiscopat pour financer les réparations et la prévention des violences sexuelles dans l’Eglise catholique, était déjà pourvu, à la mi-janvier, d’une quinzaine de millions d’euros. «Les premiers contributeur…
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