CAN 2022 : Cameroun-Égypte, un duel de titans

À n’en point douter, la demi-finale entre le Cameroun et l’Égypte de cette CAN 2022 promet des étincelles. L’explication : elle oppose les deux pays les plus titrés de l’histoire de la compétition. Point essentiel qui ajoute à l’intensité et au suspense : ces deux équipes arrivent dans le dernier carré avec leur lot d’incertitudes et d’ajustements décisifs à effectuer. Après les finales de 2008 et 2017, voici un nouvel affrontement qui devrait s’inscrire dans les annales du football africain.

Le Cameroun relance enfin sa meilleure formule

Alors que le potentiel offensif des Lions indomptables s’est exprimé dès le début de la compétition, l’équilibre incertain et le contenu des matchs n’avaient pas rassuré les observateurs les plus avertis. L’illustration en a été donnée par leur première mi-temps face à l’Éthiopie, le match contre le Cap-Vert et celui face aux Comores, une équipe sans gardien de but disponible et à 10 contre 11 durant plus de 80 minutes. Face à une équipe de Gambie plus que surprenante, le Cameroun a semblé avoir trouvé une meilleure stabilité dans un 4-3-3 autour d’un milieu de terrain avec Oum Gouet-Martin Hongla-Zambo Anguissa. Avec ce trio, le Cameroun s’est imposé 4-0 au Malawi, 1-0 sur la pelouse de l’équipe du Nigeria en juin, et surtout, dernièrement contre la Côte d’Ivoire dans un match couperet pour la qualification aux barrages de la Coupe du monde.

Oum Gouet, joueur de KV Mechelen, actuel 7e du championnat belge, et Martin Hongla, actuellement au Hellas Verone après être passé par le centre de formation du FC Barcelone notamment, se sont distingués par leur capacité à réguler le jeu, à ressortir proprement le ballon et à l’orienter, permettant à l’ancien Marseillais Zambo Anguissa, aujourd’hui au Napoli, d’évoluer dans un registre plus libre qui sied à ses qualités. Avec ce trio, le Cameroun semble enfin jouer avec un bon potentiel.

Bien que les Scorpions gambiens n’aient pas pu compter sur leur meneur de jeu Ablie Jallow, actuellement au RFC Seraing en Belgique, que l’entraîneur Tom Saintfiet ait tenté un pari perdant en titularisant le longiligne Mohamed Badamosi (KV Kortrijk, Belgique), le choix du sélectionneur des Lions indomptables de revenir à ce trio s’est avéré payant. Les Lions indomptables ont su allier, puissance, percussion, qualité technique et couverture défensive pour asphyxier l’équipe gambienne venue pour tenir le score le plus longtemps possible à 0-0 et espérer aller aux tirs au but.

L’Égypte comme le diesel

En face, les Pharaons ont une fois de plus démontré les progrès effectués, confirmant une embellie qui était attendue. Avec des ajustements réguliers depuis la défaite face au Nigeria, Carlos Queiroz a su trouver de nouvelles pièces qui semblent s’être imposées dans le 11 de l’Égypte. Au poste d’arrière gauche, Ahmed Fattoh (23 ans, Zamalek), quoique fautif sur le pénalty concédé face au Maroc et avec seulement 45 minutes de temps de jeu face au Nigeria, avant de faire son retour face à la Côte d’Ivoire, a livré un très bon match. International depuis 2019, il s’est réellement imposé dans cette équipe depuis l’arrivée de Queiroz et a profité de la Coupe arabe pour s’installer comme titulaire. En défense centrale, le jeune Mohamed Abdel Monem, dont les performances dans cette CAN ont incité Al Ahly à mettre un terme à son prêt du côté de Future FC pour le faire revenir à son club formateur, monte en régime et s’affirme comme le futur patron de l’équipe d’Égypte au poste de défenseur central.

Faut-il le rappeler, le point fort de cette équipe est sa capacité à finir le match plus fort qu’il ne l’a commencé. Avec des joueurs d’impact en sortie de banc comme Trezeguet, dont l’entrée osée à la place de Mohamed Hegazy, blessé, a changé le cours du match face aux Lions de l’Atlas. Ahmed Sayed Zizo, ailier de Zamalek, apporte une énergie inestimable à chacune de ses entrées et se trouve à son aise dans son rôle de super-sub. La preuve : pris à la gorge dès l’entame de la deuxième mi-temps, les Lions de l’Atlas n’ont pas été en mesure de rééquilibrer le rapport de force en deuxième mi-temps. À ce titre, la sortie de Sofiane Bouffal (SCO Angers) à l’heure de jeu interroge et illustre que le Maroc a été sonné par le retour égyptien.

Les Pharaons peuvent se satisfaire du leadership exemplaire de Mohamed Salah qui tire son équipe vers le haut et se met à la disposition de ses coéquipiers à côté de Mohamed Elneny, excellent lors des deux derniers matchs, de Mohamed Hegazy, de Trezeguet (Aston Villa) de retour à un bon niveau, ou encore des très expérimentés gardiens de buts Mohamed El Shenawy, d’Al Ahly, et de son remplaçant Mohamed Abou Gabal dit Gabaski, du Zamalek, tous deux longtemps dans l’ombre du légendaire Essam El Hadary, gardien de la grande équipe de 1996 à 2018. Bien que la CAN ne soit pas encore gagnée, des enseignements positifs sont en train d’être tirés de l’équipe de Carlos Queiroz. De bon augure pour la suite.

Un historique à l’avantage des Pharaons

En 24 matchs, il y a eu 7 matchs nuls, 12 victoires sont allées à l’Égypte et 6 au Cameroun, dont la dernière confrontation qui n’est autre que la finale de l’édition 2017 de la CAN. Les Lions indomptables, bien que menés au score, s’étaient alors imposés dans les tout derniers instants sur un but de Vincent Aboubakar alors utilisé dans un rôle spécifique de joueur d’impact en sortie de banc.

Devant son public, le Cameroun a bien évidemment un poids supplémentaire, cela devrait lui permettre de faire la différence. Cela dit, les Lions indomptables sont avertis sur le potentiel de cette équipe d’Égypte. Avec Mohamed Salah dans son effectif, cette équipe des Pharaons doit être prise très au sérieux. Aucun détail ne devra être négligé.

lepoint

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