Piloter un hélicoptère n’est pas une mince affaire, même pour des professionnels chevronnés. L’armée américaine compte bien les aider grâce à l’intelligence artificielle et à la réalité augmentée.
Dans le cadre d’un partenariat avec l’Université de Foride Centrale, Northrop Grumman va développer un nouvel outil à destination des pilotes d’hélicoptère UH-60 Blackhawk américains. Baptisé Operator and Context Adaptive Reasoning Intuitive Assistant (OCARINA), il s’agit d’un système basé sur l’intelligence artificielle qui a vocation à être intégré à un casque de réalité augmentée.
Le travail de ces pilotes est l’un des plus imprévisibles qui soient. En effet, ce type de pilotage n’est déjà pas une mince affaire en temps normal. Mais dans le contexte d’une opération sous haute tension, avec une météo et une luminosité variables ainsi que d’autres facteurs environnementaux à prendre en compte peut rendre l’affaire encore plus délicate. Ce renfort ne sera donc pas de trop pour ces pilotes.
“L’objectif de ce prototype est d’étendre les capacités d’un pilote”, explique le responsable du projet chez Northrop Grumman. “Ca nous aidera à leur enseigner de nouvelles tâches, à la reconnaissance et à la réduction des erreurs, à accomplir les tâches plus rapidement, et, le plus important, ça nous aidera à empêcher les événements catastrophiques“, détaille-t-il.
Réduire la charge mentale des pilotes
Sur le terrain, ce système permettra de moderniser ces appareils. Aujourd’hui, l’équipage se repose encore largement sur des signaux d’alertes visuels et auditifs, par exemple pour leur indiquer de corriger l’altitude en urgence. Mais Northrop et la DARPA considèrent que ces systèmes sont “limitants, et peuvent induire une charge mentale indésirable chez les pilotes”.
Réduire cette charge, c’est précisément ce que cherche à faire ce système basé sur l’IA. Il donnera des indications au pilote en temps réel sur la topologie du terrain à proximité, la météo, le comportement des autres aéronefs avoisinants, et ainsi de suite. Mais surtout, il le fera de la manière la plus organique et la moins intrusive possible. Ces informations seront délivrées à la fois sous format audio, mais aussi visuel par l’intermédiaire de l’interface en réalité augmentée.
Sur le terrain, cela devrait diminuer la charge mentale que ces systèmes font peser sur l’équipage, et en particulier les pilotes. Ils seront donc plus impliqués, plus alertes, et plus efficaces dans la réalisation de leur mission. À l’heure actuelle, il ne s’agit que d’un projet, et il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’il soit intégré à l’arsenal de l’armée américaine prochainement. Mais c’est en tout cas un signe évocateur de la direction prise par le secteur militaire, qui a de plus en plus recours à l’intelligence artificielle pour l’assister sur le terrain.