L’ouverture des JO de Pékin marquée par un boycott diplomatique

Pékin donnera le coup d’envoi des Jeux olympiques d’hiver 2022 à 20h ce vendredi soir (12h TU) lors d’une cérémonie d’ouverture sans doute grandiose. Pas de quoi faire oublier les tensions politiques et les inquiétudes sanitaires qui pèsent sur cette compétition sportive. Ce qui n’empêchera toutefois pas le régime communiste de faire de cet événement une opération mondiale de propagande.

Comme déjà en 2008, Pékin compte faire des Jeux un triomphe. Le slogan 2022 : « Ensemble pour un avenir partagé. » Le message envoyé aux Chinois est le suivant : regardez, vous pouvez être fiers de votre pays et du parti communiste qui y règne. La venue des athlètes du monde entier sera aussi l’occasion pour le président Xi Jinping d’assoir la puissance retrouvée de la Chine sur la scène internationale.

« Jeux de la honte »
Et la bulle sanitaire censée éviter tout contact entre les sportifs et leur public chinois ? Au lieu de poser un problème aux organisateurs, elle les arrange. Car cette enclave olympique facilitera un contrôle total : toute manifestation, aussi petite soit-elle, sera impossible. Ce qui reste de dissidents en liberté, comme le prix Sakharov Hu Jia, ont d’ailleurs déjà été mis sous étroite surveillance policière.

Reste ce bémol, les tribunes du stade du « Nid d’oiseau » seront clairsemées lors de la cérémonie d’ouverture ce vendredi. Lorsque le feu d’artifice embrasera le ciel de Pékin pour marquer le coup d’envoi des jeux d’hiver ce 4 février, seul un club restreint en profitera. Les États-Unis ont convaincu quelques alliés, dont le Canada, l’Australie, le Japon et le Royaume-Uni, de mener un « boycott diplomatique » pour protester contre les violations des droits des Ouïghours, des Tibétains et des Hongkongais dénoncées également par 243 organisations non gouvernementales. Ils n’envoient aucun représentant à ces JO que les défenseurs des droits de l’homme qualifient de « Jeux de la honte ».

L’UE en ordre dispersé
On y trouvera tout de même le « meilleur ami de la Chine » : le président russe Vladimir Poutine. En plein conflit ukrainien, le maître du Kremlin promet même une déclaration commune à l’issue de son tête-à-tête avec Xi Jinping. L’autre ami cher à Pékin, le Premier ministre pakistanais Imran Khan, fait lui aussi le voyage. Son pays compte sur les investissements chinois dans le cadre des « nouvelles routes de la soie ».

Du beau monde arrive également du Moyen-Orient, notamment le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le prince saoudien Mohammed ben Salmane. Parmi les autres invités de marque, les présidents kazakhes et kirghizes, ainsi que le roi du Cambodge.

L’Union européenne n’a pas réussi à se mettre en ordre de bataille pour décider d’un boycott diplomatique. Les présidents polonais et serbes ont répondu présent. La France n’assure qu’un service minimum : la ministre chargée des Sports, Roxana Maracineanu, est à Pékin mais n’assistera pas à la cérémonie d’ouverture. L’espoir de Pékin : qu’une fois les Jeux ouverts, le sport fasse oublier les tensions politiques.

rfi

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