Une responsable au sein de l’UA a démenti publiquement la version des médias algériens concernant la suspension du statut d’observateur accordé à Israël. Dans un discours lors du dernier sommet, le président de la Commission de l’UA a pointé du doigt les contradictions des opposants à sa décision alors qu’ils entretiennent des liens diplomatiques, économiques et militaires avec l’Etat hébreu.
La version algérienne sur la suspension du statut d’observateur accordé à Israël au sein de l’Union africaine, a subi un sérieux revers. «Faux. Aucune suspension de la décision du président de la Commission, la décision prise en toute légalité demeure», dément sur Twitter Ebba Kalondo, porte-parole du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki.
«La Conférence des chefs d’Etat de l’UA a mandaté un Comité des chefs d’Etats (Afrique du Sud, Nigéria, Rwanda, Algérie, Cameroun, RDC, Sénégal) pour délibérer sur le bien-fondé de la décision du président d’accorder le statut d’observateur à Israël. Jusqu’à ce moment, la décision du président de la Commission demeure», précise-t-elle encore. Il est lieu de signaler que le conclave n’a fixé aucune date pour la tenue de la réunion du ce Comité pour trancher cette question.
Faisant la sourde oreille à ce démenti officiel, les médias algériens cobtibuent pourtant de présenter la décision prise sur ce dossier lors du dernier sommet de l’organisation panafricaine comme «une victoire de la diplomatie algérienne». L’agence de presse officielle relaie les messages de félicitations adressées à Alger de la part de chefs de partis politiques locaux, de factions palestiniennes et aussi de l’ambassadeur palestinien accrédité dans ce pays.
Faki pointe le double jeu des opposants à sa décision
Une fuite en avant qui s’opère alors que dans son discours, lors du sommet, le Tchadien Moussa Faki est resté imperturbable. Il a défendu la légalité de la réponse favorable qu’il a donnée, en juillet dernier, à la requête présentée par l’Etat hébreu. «En ma qualité de représentant légal de notre union, mon action se situe en droite ligne de telles considérations et préoccupations. Les compétences du président en matière d’octroi du statut d’observateur à un Etat non africain, comme je viens de le mentionner, sont établies par les critères de Syrte de 2005», a-t-il soutenu.
«Dès la réception de la demande, j’ai procédé à un examen minutieux des reconnaissances d’Israël à l’échelle du continent. Les chiffres ne laissent aucune place au doute. 44 Etats membres de notre organisation reconnaissent Israël et ont établi des relations diplomatiques avec cet Etat, 17 parmi eux ont ouvert des ambassades à Tel Aviv et 12 y ont ouvert des Consulats généraux». Faki a enchainé en énumérant les 44 pays un à un. Le Tchadien a pointé du doigt le double jeu de certains pays africains reconnaissant Israël mais l’accusent de violer la Charte de l’UA, dont notamment l’Afrique du sud.
«Par quelle logique je pouvais concevoir que cette reconnaissance est un acte justifié et digne de respect dans les capitales des pays cités en exemples et exécrable ici à Addis-Abeba ? De quel côté est le respect de l’Acte constitutif et des intérêts et choix nationaux bien compris des Etats membres ?»
Moussa Faki
Dans une interview accordée, samedi à RFI et France 24, le ministre marocain des Affaires étrangères, a pour sa part défendu la décision de Moussa Faki. «Il était dans son bon droit, et je ne parle pas du fond. Je parle d’abord de la procédure», a déclaré Nasser Bourita.
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