L’Australie place les koalas dans sa liste des animaux « en danger »

L’Australie a placé, vendredi, les koalas de l’est de son territoire dans sa liste des espèces en danger. Une mesure qui doit permettre de mieux les protéger. Les associations de défense de la nature réclament de leur côté des mesures plus coercitives pour maintenir leur habitat.

Une étape inquiétante, mais qui doit leur garantir une meilleure protection. L’Australie a officiellement classé vendredi 11 février les koalas d’une grande partie de sa côte orientale comme étant « en danger ». Le nombre de ces marsupiaux a fortement baissé ces dernières années en raison des feux de brousse, des défrichements, de la sécheresse ou encore des maladies.

La ministre australienne de l’Environnement, Sussan Ley, a classé ces populations de koalas comme étant « en danger » pour leur offrir un plus haut niveau de protection en Nouvelle-Galles du Sud, dans le Territoire de la capitale australienne et dans le Queensland.

Selon les défenseurs de la nature, la population de koalas s’est effondrée dans une grande partie de l’est de l’Australie au cours des vingt dernières années et l’animal est en voie d’extinction dans ces régions. S’ils ont salué l’annonce de la ministre, ils ont aussi condamné l’échec des autorités à protéger l’espèce jusqu’à présent.

Un déclin « d’une rapidité choquante »
Le koala, un symbole à travers le monde de l’écosystème unique de l’Australie, avait été classé comme « vulnérable » sur la côte est il y a une dizaine d’années.

« Nous prenons des mesures sans précédent pour protéger le koala », a assuré la ministre, soulignant la promesse récente du gouvernement de consacrer 50 millions de dollars australiens (soit 31,3 millions d’euros) à la protection et au rétablissement des habitats du koala.

Les koalas sont passés du statut « de vulnérabilité à celui d’espèce en danger en l’espace d’une décennie. C’est un déclin d’une rapidité choquante », a regretté Stuart Blanch, spécialiste de la conservation chez WWF-Australie.

« La décision d’aujourd’hui est la bienvenue, mais elle ne va pas empêcher les koalas de glisser vers l’extinction à moins qu’elle ne s’accompagne de lois plus strictes et d’incitations pour que les propriétaires fonciers protègent leur habitat forestier », a-t-il ajouté.

Le Comité scientifique pour les espèces menacées, une agence gouvernementale indépendante, a estimé que la population des koalas était passée de 185 000 en 2001 à 92 000 en 2021.

Vers une extinction d’ici à 2050 ?
Pour Alexia Wellbelove, de la Humane Society International, les koalas de la côte est pourraient disparaître d’ici à 2050 si rien n’est fait. « Nous ne pouvons plus nous permettre d’autres défrichements », affirme-t-elle.

Les études de la Fondation australienne pour la conservation montrent que le gouvernement fédéral a approuvé le défrichement de plus de 25 000 hectares d’habitats de koalas depuis que l’espèce a été déclarée vulnérable.

« Les lois australiennes sur l’environnement sont tellement inefficaces qu’elles n’ont pas réussi à endiguer la destruction continue de l’habitat des koalas dans le Queensland et la Nouvelle-Galles du Sud, depuis dix ans que l’espèce est censée être protégée », a dénoncé Basha Stasak, une responsable de la fondation. « Nous devons arrêter d’autoriser que leurs habitats soient rasés pour des mines, des projets immobiliers ou agricoles et des exploitations forestières industrielles », a-t-elle ajouté.

Avant les incendies dévastateurs de 2019-2020, les koalas étaient déjà menacés par les défrichements, la sécheresse, les maladies, les collisions avec les voitures et les attaques de chiens, a expliqué Josey Sharrad, un responsable du Fonds international pour la protection des animaux. « Nous n’aurions jamais dû permettre que les choses en arrivent au point où nous risquons de perdre une icône nationale », a-t-elle regretté.

D’après elle, « les feux de brousse ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ça doit être un signal d’alarme pour l’Australie et le gouvernement pour qu’ils agissent beaucoup plus rapidement, afin de protéger les habitats essentiels du développement et du défrichement et pour qu’ils s’attaquent sérieusement aux effets du changement climatique ».

AFP

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