Les quatre militantes féministes qui avaient été arrêtées à Kaboul ces dernières semaines ont été relâchées par les talibans, dimanche 13 février, a annoncé la mission de l’ONU en Afghanistan (Unama) sur Twitter. Leur disparition, après avoir manifesté pour les droits des femmes à plusieurs reprises, avait suscité une grande inquiétude chez leurs proches et les organisations de défense des droits de l’homme.
Depuis leur libération dimanche 13 février, aucune militante ne s’est exprimée publiquement, ni leur famille. On ignore quel service des forces de sécurité les détenait, ni dans quelles conditions. Aucune certitude non plus sur leur état de santé physique et mental à ce jour.
Tamana Zaryabi Paryani et Parwana Ibrahimkhel avaient été arrêtées le 19 janvier. L’une d’elle avait rendu publique son arrestation en postant sur les réseaux sociaux son appel à l’aide désespéré en expliquant que les talibans tentaient de pénétrer chez elle malgré ses supplications. Mursal Ayar et Zahra Mohammadi avaient été arrêtées début février.
Terrorisées
Toutes ces femmes sont des militantes féministes actives depuis la prise du pouvoir par les talibans le 15 août 2021. Elles participaient régulièrement à des manifestations pour protester contre le port de la burqa et contre les restrictions faites aux femmes par le régime taliban.
Nous avions rencontré Zahra Mohammadi en novembre dernier lors d’un rassemblement féministe. « Les talibans nous comparent à du chocolat qui doit toujours être emballé sinon les mouches se posent sur elles », avait-elle expliqué au micro de RFI. « Nous voulons être libre de vivre comme on l’entend », avait-elle clamé avec force. Aujourd’hui, elle ne répond plus à son téléphone. « Les militantes afghanes sont terrorisées et n’osent plus s’exprimer », explique un militant de la société civile sous couvert d’anonymat.
rfi
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