L’eurodéputé et membre dirigeant du Rassemblement national Nicolas Bay a annoncé mercredi son ralliement à Éric Zemmour en fustigeant les « revirements et reculades » de Marine Le Pen, puis a porté plainte jeudi contre le Rassemblement national pour diffamation.
Nicolas Bay, ancien haut dirigeant du Rassemblement national qui a annoncé mercredi son ralliement à Éric Zemmour, a porté plainte contre les accusations de « sabotage » du RN, critiquant, jeudi 17 février, ses « dérives un peu sectaires ».
« La manière dont ces gens partent, tant sur la forme que sur le fond, en dit beaucoup plus sur eux que sur nous », a réagi la candidate du RN à la présidentielle, Marine Le Pen, lors d’une conférence de presse jeudi midi.
« Ces accusations (du RN sont) totalement mensongères, des mensonges qui sont diffamatoires, j’ai porté plainte », avait affirmé un peu plus tôt sur BFMTV et RMC Nicolas Bay, qui a déposé mercredi après-midi une plainte pour diffamation, selon une copie de la plainte obtenue par l’AFP. « Ce n’est pas parce qu’on a des désaccords qu’on est obligé de salir », a-t-il ajouté.
Les accusations portées à mon encontre sont mensongères, j'ai donc déposé plainte hier pour diffamation. On peut avoir des divergences et des désaccords politiques mais je ne me laisserai pas salir ! pic.twitter.com/xwD3gBy1Z6
— Nicolas Bay (@NicolasBay_) February 17, 2022
Nicolas Bay a été suspendu mardi de « toutes ses responsabilités », dont un porte-parolat de campagne, au sein du RN, qui l’accuse d’avoir transmis des « éléments stratégiques et confidentiels » à Éric Zemmour, rival de Marine Le Pen, ce que l’eurodéputé dément.
Interrogée sur LCI mercredi soir à ce sujet, Marine Le Pen a assuré avoir « les éléments » mais a refusé de les rendre publics.
Marine Le Pen « pousse vers la sortie successivement (…) tous ceux qui incarnent une sensibilité », que ce soit Marion Maréchal ou Florian Philippot, a déploré Nicolas Bay, en évoquant des « dérives un peu sectaires ». « Ça relève plus du fonctionnement d’une secte que du fonctionnement d’un parti politique mature. » « On ne peut pas prétendre rassembler les Français quand on ne peut pas rassembler sa propre famille politique », a-t-il estimé.
« Refus de toute forme de débat interne »
Nicolas Bay avait annoncé mercredi dans Le Figaro son ralliement à Éric Zemmour en fustigeant les « revirements et reculades » de Marine Le Pen et son « refus de toute forme de débat interne » au parti.
Jeudi, il a dit avoir « péché par excès de sincérité » parce que la « comédie aurait consisté à (…) défendre une candidature à laquelle (il) ne croi(t) plus, et du jour au lendemain soudainement basculer vers un autre candidat ».
Il a salué « la clarté, (…) la sincérité, la combativité et une capacité à rassembler » d’Éric Zemmour, qui « parle à juste raison du ‘grand remplacement’ », théorie complotiste considérant que la population européenne est remplacée de façon organisée par une population non européenne.
Bienvenue cher @NicolasBay_ à @Reconquete2022, le grand mouvement populaire des convictions et du patriotisme !
Unissons nos forces pour faire gagner @ZemmourEric et sauver la France. Notre patrie vaut mieux que les partis ; notre amour de la France vaut plus que les politiciens. https://t.co/PTqZlEW2d6— Guillaume Peltier (@G_Peltier) February 17, 2022
Lors de sa conférence de presse, Marine Le Pen a affirmé avoir enregistré, depuis qu’elle a pris les rênes du RN en 2011, « énormément de ralliements », et a souligné le fait que « les gens qui se sont ralliés à (elle) se sont extrêmement bien tenus avec la formation politique qu’ils ont quittée, (…) parce que ce sont des gens bien mais aussi parce que c’était une condition qui était posée ».
« Le RN de Marine Le Pen t’a offert deux mandats de député européen à 15 000 euros par mois, trois mandats de conseiller régional et une carrière. Stop au foutage de gueule ! », a lancé sur Twitter le chef du RN en Bourgogne-Franche-Comté, Julien Odoul, à l’adresse de Nicolas Bay.
Le responsable des fédérations du RN, Gilles Pennelle, a critiqué un départ « sans classe et sans panache » avec une « pensée à tous les militants qui n’ont pas compté leurs heures pour lui permettre d’être élu ».
En souhaitant « bienvenue » à Nicolas Bay, l’ex-LR et vice-président de Reconquête!, Guillaume Peltier, a pour sa part écrit sur Twitter : « Notre patrie vaut mieux que les partis ; notre amour de la France vaut plus que les politiciens. »
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