L’Algérie a autorisé jeudi un avion militaire français à survoler son territoire, une première depuis le mois d’octobre. Les avions militaires français ne pouvaient jusqu’ici plus survoler l’Algérie, dans un contexte de conflit entre l’Algérie et la France après la diffusion par Le Monde de propos attribués à Emmanuel Macron.
Un avion français a pu survoler le territoire algérien avec l’accord formel des autorités locales pour la première fois depuis octobre, a indiqué, jeudi 17 février à l’AFP, l’état-major des armées françaises.
« La demande est passée par l’ambassade de France, comme à chaque fois qu’un avion militaire survole un territoire étranger », a-t-on expliqué de même source, sans préciser ce que transportait l’Airbus A330 MRTT.
« Les autorités algériennes nous avaient prévenus que c’était possible », a ajouté l’état-major, laissant supposer que d’autres survols devraient être de la même façon acceptés à l’avenir.
Cette autorisation de survol intervient alors que Paris et ses partenaires européens ont officialisé, jeudi, leur retrait militaire du Mali après neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris, conduisant les autres acteurs étrangers présents dans le pays à s’interroger ouvertement sur leur engagement.
Alger, qui partage avec le Mali 1 400 km de frontière, a pris une part active à l’accord de paix signé en 2015 avec la rébellion indépendantiste pour mettre fin à la guerre au Mali et participe toujours aux réunions du Comité de suivi (CSA).
Renouer les relations
En octobre, l’Algérie avait interdit de facto le survol de son territoire aux avions militaires français, au même moment où elle demandait le « rappel immédiat » de son ambassadeur à Paris.
Elle réagissait alors à des propos d’Emmanuel Macron dans le journal Le Monde. Le président français avait affirmé que l’Algérie, après son indépendance en 1962, s’était construite sur « une rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire », questionnant l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française.
Les deux pays s’emploient depuis à renouer leur relation. Dernier élément en date du rapprochement bilatéral, l’ambassade d’Algérie en France a salué il y a dix jours la « dynamique ascendante d’apaisement » entre Alger et Paris.
Jeudi, le chef d’état-major français, Thierry Burkhard, a indiqué s’être entretenu avec son homologue algérien, le général Saïd Chanegriha. « Échanges sur la situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne, en particulier sur la menace terroriste. Volonté commune de renforcer la coopération entre nos deux armées », a-t-il précisé sur son compte Twitter.
AFP
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