Parrainages: Larcher met trois propositions sur la table

Le président LR du Sénat Gérard Larcher va proposer à la commission des Lois du Sénat « trois voies » de réforme du système des parrainages des candidats à la présidentielle, au moment où certains peinent à recueillir les 500 signatures d’élus requises.

Soulignant sur France 2 que « parrainer n’est pas soutenir » politiquement, Gérard Larcher a rappelé que le système de parrainage par des élus visait à « éviter les candidatures fantaisistes ».

Or, « ni Éric Zemmour, ni Marine Le Pen, ni Jean-Luc Mélenchon, ni Nicolas Dupont-Aignan », qui rapportent des difficultés à rassembler 500 signatures d’élus alors qu’ils représentent « ensemble 40% des intentions de vote » dans les sondages, « ne sont des candidatures fantaisistes, et s’ils n’étaient pas présents dans l’élection, il y aurait un vrai affaiblissement, voire même un déni démocratique », a-t-il fait valoir.

Il met sur la table « trois voies » pour résoudre le problème: « la question de l’anonymat (des parrains, NDLR), le parrainage obligatoire » et « un mixte » entre le soutien de « collectifs citoyens et une part moins importante d’élus », proposition portée par le passé par le PS et La France insoumise, a-t-il rappelé, prévoyant de saisir le président de la commissions des Lois.

Les candidats à la présidentielle ont jusqu’au 4 mars pour déposer auprès du Conseil constitutionnel la liste de leurs 500 parrainages, mais Marine Le Pen (RN), Éric Zemmour (Reconquête!) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) peinent encore à les rassembler.

Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) « pense qu’à la fin on n’en parlera plus » car tous ces candidats « auront les parrainages ». A chaque élection présidentielle « c’est un peu pareil », a-t-il relevé devant l’Association des journalistes parlementaires.

Cependant, « vu l’émotion suscitée » cette fois, il faudra selon lui « sans doute remettre l’ouvrage sur le métier » et revoir les règles pour « trouver un système qui garantisse que les grands courants de pensée puissent s’exprimer, et qu’on conserve une sorte de filtre ».

Le Premier ministre Jean Castex reçoit jeudi les associations d’élus locaux ainsi que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat sur cette question.

Selon le chef du gouvernement, sur environ 42.000 élus habilités à accorder leurs parrainages, seuls 10.000 l’ont à ce jour fait.

L’ancien ministre François Bayrou a de son côté créé une « réserve de parrainages » pour les candidats qui recueillent au moins 10% d’intentions de vote mais qui ont des difficultés à récolter les 500 paraphes. Mardi soir, il avait réuni 180 élus prêts à parrainer.

Les responsables politiques mettent régulièrement en cause dans ces difficultés une réforme de 2016, qui a instauré la publication en intégralité sur le site du Conseil constitutionnel des noms des élus (notamment les maires, parlementaires, conseillers généraux et régionaux) parrainant un candidat, alors que l’anonymat était auparavant la règle.

Ce changement, qui visait une plus grande transparence, découragerait les signataires potentiels, le parrainage étant souvent assimilé à un soutien politique.

 AFP

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