La crise entre la Russie et l’Ukraine poussent Washington à réagir. Les États-Unis songent à imposer des sanctions technologiques à Poutine, comme ils l’ont fait pour Huawei.
Les tensions croissantes entre la Russie et l’Ukraine inquiètent de nombreux pays, dont les États-Unis. Alors que Vladimir Poutine vient de lancer le début d’attaques militaires sur le territoire ukrainien, Joe Biden a récemment pris la parole pour dénoncer « le début d’une invasion russe ». Il en a profité pour dévoiler de premières sanctions contre Moscou ; et le président américain assure que d’autres mesures sont « sur la table », comme des sanctions technologiques. Les États-Unis pourraient appliquer à la Russie des règles comparables à celles infligées à un géant chinois des télécoms.
Le gouvernement américain songe à interdire la vente de technologies américaines. Comme le rapporte AppleInsider, cette mesure pourrait empêcher des entreprises russes de s’approvisionner ou d’utiliser des technologies américaines. La méthode a pour but de perturber la chaîne d’approvisionnement et de réduire leur capacité de production. Si ce procédé vous rappelle quelque chose, c’est parce que le département du Commerce des États-Unis l’a imposé à Huawei. Le fabricant de smartphones, basé en Chine, a été placé sur une liste noire en 2019 par l’administration Trump et cela n’a pas été sans conséquence.
Le géant chinois a perdu de sa superbe sur le marché du smartphone. Depuis quelques mois, il ne figure plus parmi les plus gros vendeurs de smartphones. Huawei a perdu l’accès à certains composants utilisant des technologies américaines, ainsi que la possibilité de proposer les services de Google. En 2021, le groupe a subi une baisse de revenus de 30 % à cause de ces sanctions.
Sanctions américaines : quels effets concrets sur la Russie ?
Pour Anders Aslund, économiste à l’Atlantic Council, cette mesure prise par l’administration Trump « s’était révélée très efficace ». Cité par L’Express, il ajoute : « Des restrictions similaires concernant les exportations de semi-conducteurs pourraient avoir un grand impact sur le secteur des hautes technologies en Russie ». L’actuelle pénurie de composants rappelle en effet à quel point les semi-conducteurs sont indispensables pour de nombreux équipements électroniques.
Or, la Russie « reste assez dépendante des semi-conducteurs et processeurs d’origine américaine. Et il y a peu d’alternatives au niveau mondial dans le contexte de pénurie actuel », souligne Olivier Dorgans, avocat spécialisé dans les sanctions économiques. Du côté des utilisateurs, de telles sanctions peuvent rapidement rendre les iPhone ou smartphones Android moins fonctionnels. En effet, elles entraîneraient l’arrêt du support de l’App Store et d’autres services. De plus, Apple et Google seraient contraintes de ne plus proposer de mises à jour sur leurs appareils en Russie.
Pour Atlantic Council, une telle mesure aurait pour but d’« entraver la capacité de la Russie à se procurer des puces essentielles ». Le think tank américain – spécialisé dans les relations internationales – cite aussi les circuits intégrés, les microprocesseurs ou des technologies avancées. Le plus vaste État de la planète utilise ces technologies dans des secteurs comme la défense, l’aviation civile ou l’intelligence artificielle. Comme dans la guerre commerciale contre la Chine, les États-Unis risquent de cibler les entreprises stratégiques russes. Une méthode qui a fait ses preuves avec Huawei et peut freiner les ambitions du Kremlin en matière de nouvelles technologies.
: AppleInsider
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