La production d’électricité en France a été assurée l’an dernier à plus de 92% par des sources n’émettant pas de gaz à effet de serre, selon le bilan annuel publié vendredi par RTE, le gestionnaire du réseau électrique.
Après une année 2020 atypique du fait du Covid, consommation et production d’électricité ont retrouvé des niveaux proches de 2019, à respectivement +1,7% et +4,5% sur un an.
La consommation (468 térawatts-heure, TWh) a été alimentée par la reprise économique. Le secteur industriel a appelé 8% de courant en plus qu’en 2020, avec cependant des différences selon les filières: +20% dans la sidérurgie, tandis que la construction automobile est toujours en retrait. Du côté de la production (522,9 TWh, soit -2,7% par rapport à 2019), 92% du volume est venu de sources décarbonées, avec un recours très limité à la production thermique fossile. L’intensité carbone du bouquet électrique français est ainsi l’une des plus faibles au monde (36 g CO2/kWh, six fois moins que la moyenne européenne).
Des capacités solaires inédites
La France a aussi gardé sa place de premier exportateur européen d’électricité, indique le bilan électrique national. Les échanges (87 TWh d’exports et 44 TWh d’imports) varient fortement selon les périodes et les frontières.
Principale source de production, l’atome, a fourni 361 TWh (69% de l’électricité française). La production nucléaire est repartie à la hausse (+8 % par rapport à 2020, mais 5% en deçà des niveaux de 2019), malgré une faible disponibilité du parc en fin d’année. L’année 2021 a aussi vu un développement inédit des capacités solaires (près de 2,7 GW supplémentaires, soit trois fois le rythme moyen des dernières années)
Pour autant, la production renouvelable totale a marqué une baisse en 2021 liée à des conditions météorologiques défavorables pour l’éolien (36,8 TWh, -7%) et l’hydraulique(62,5 TWh, -5%). Quant à la production fossile (essentiellement gaz et charbon), elle a reculé de 8% par rapport à 2019 (3,4 TWh).
Elle a cependant légèrement progressé par rapport à 2020, comme cela était anticipé, avec un recours plus fréquent aux centrales à charbon fin 2021 (au détriment du gaz dont les prix ont explosé sur le marché européen), du fait d’une moindre disponibilité nucléaire et d’épisodes de faible production éolienne.
AFP