Après deux jours de combats et de bombardements en Ukraine, déjà plus de 100.000 personnes ont fui leurs foyers et 50.000 ont quitté leur pays.
La guerre est synonyme de déplacements de population. En Ukraine, ces mouvements ont commencé cette semaine avec l’accélération du conflit et se poursuivent alors que l’armée russe est aux portes de Kiev, la capitale. Les Ukrainiens fuient parfois vers une autre région, à l’intérieur du pays, parfois dans les pays voisins. Déjà plus de 100.000 personnes ont quitté leurs foyers et des milliers leur pays, a déploré jeudi soir le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés. L’UE s’est dite « pleinement préparée » à les accueillir.
Selon Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, interrogé par franceinfo « plus de 50.000 personnes ont quitté l’Ukraine en deux jours ». « C’est une crise des réfugiés » qui « pourra être longue, poursuit-il. Il faut espérer que ça ne devienne pas insurmontable et colossal. »
30.000 Ukrainiens en Pologne
Le haut-commissaire des Nations Unies remercie par ailleurs « ces pays qui ont gardé les frontières ouvertes », comme la Pologne qui a accueilli 30.000 Ukrainiens et la Moldavie qui en a accueilli 20.000, selon les chiffres avancés par le site d’information. La Pologne fait en effet partie des pays de lUnion européenne limitrophes de l’Ukraine, avec la Slovaquie, la Roumanie et la Hongrie. Quelque 200 personnes ont ainsi passé la nuit dans la gare polonaise de Przemysl (sud-est).
J’ai entendu les explosions à côté de mon immeuble… Et j’ai vite fait mes bagages, j’ai presque tout pris avec moi », raconte Olha, une enseignante de 36 ans de l’Institut polytechnique de Kiev.
Selon une Polonaise qui habite en France et dont la famille réside toujours au pays, interrogée par 20 Minutes, des civils ont commencé à accueillir des habitants de la ville ukrainienne de Lviv, située à un peu moins de deux heures en voiture de la frontière polonaise. « Les Polonais se mobilisent beaucoup pour apporter de l’aide, mes parents vont par exemple accueillir un couple de Lviv, tout le monde est plutôt dans l’action », raconte-t-elle.
Solidarité des pays voisins
La Pologne, qui abrite déjà environ 1,5 million de ressortissants ukrainiens, a exprimé son soutien au grand voisin de l’Est, et sa volonté de l’aider. La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, avait estimé mardi après des entretiens avec les autorités polonaises à Varsovie, que ce pays était « assez bien préparé pour accueillir un grand nombre d’Ukrainiens ».
La Slovaquie assure aussi qu’elle est prête à tendre la main à son voisin ukrainien. La Roumanie, qui compte parmi les pays les plus pauvres d’Europe, a fait savoir qu’elle ne s’attendait pas à ce que beaucoup d’Ukrainiens fuient vers son territoire, mais qu’elle était prête à en accueillir un demi-million. Même la Hongrie, dont le Premier ministre Viktor Orban est connu pour ses prises de position dures sur l’immigration, semblait volontaire pour accueillir des réfugiés. Ces derniers sont prêts à faire la route même à pied pour fuir les bombardements russes et les combats.
Un volontaire ukrainien, fusil en main, protégeant une route conduisant à Kiev #AFP
📸 @lealolivas pic.twitter.com/DiZhjRKMRA
— Agence France-Presse (@afpfr) February 25, 2022
Les réfugiés « bienvenue » en Union européenne
L’Union européenne est sur la même ligne, a par ailleurs déclaré jeudi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
« Avec tous les États membres qui se trouvent en première ligne, nous avons maintenant des plans d’urgence clairement définis pour accueillir et héberger immédiatement les réfugiés d’Ukraine, a déclaré la cheffe de l’exécutif européen. Nous espérons qu’il y aura aussi peu de réfugiés que possible, mais nous sommes pleinement préparés à les accueillir et ils sont les bienvenus », a-t-elle ajouté.
L’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a estimé mercredi que le conflit déclenché par la Russie avec l’Ukraine pourrait se traduire par « une nouvelle crise de réfugiés » avec « jusqu’à cinq millions de personnes supplémentaires déplacées ».