De l’Allemagne à la Suède, en passant par la Belgique et l’Italie, les pays européens ferment peu à peu leur espace aérien aux compagnies russes, la France de son côté en étudiant «le principe» mais réclamant «une coordination européenne».
Ces décisions ont été prises en représailles à l’invasion jeudi de l’Ukraine par Moscou, qui a déclenché une série de sanctions occidentales à l’encontre du pouvoir russe.
Dimanche, le ministère allemand des Transports a «décrété une interdiction de vol pour les avions et les exploitants d’avions russes dans l’espace aérien allemand» à partir de 14H00 GMT.
Berlin a précisé que cette interdiction était valable pour trois mois mais ne concernait pas d’éventuels vols humanitaires.
Même décision de l’Irlande, de la Belgique, des Pays-Bas et de l’Italie.
«En Europe, le ciel est ouvert (…) à ceux qui connectent les peuples, pas à ceux qui commettent des agressions brutales», a justifié sur Twitter le Premier ministre belge Alexander De Croo.
«Il n’y a pas de place dans l’espace aérien néerlandais pour un régime qui applique une violence inutile et brutale», a souligné de son côté le ministre hollandais de l’Infrastructure, Mark Harbers.
Le gouvernement du Luxembourg, plateforme majeure pour les avions-cargos et l’acheminement de fret en Europe, a aussi annoncé, dans un communiqué, «préparer les notifications nécessaires pour fermer» son espace aérien aux compagnies russes dès dimanche.
En Europe du Nord, la Finlande, qui a une frontière de plus de 1.300 kilomètres avec son voisin russe, la Suède, le Danemark ainsi que l’Islande ont annoncé dimanche des mesures similaires.
Ces pays rejoignent notamment la Pologne, la République tchèque, l’Estonie, la Bulgarie, la Moldavie ou encore le Royaume-Uni.
Détours
Avec les nombreux pays ayant déjà fermé ou annoncé la fermeture de leur espace aérien, le trafic aérien russe se retrouve face à une très vaste zone de non-survol en Europe, contraignant les vols à d’énormes détours.
En revanche, la France continue pour l’heure d’étudier «le principe de fermer son espace aérien», a indiqué dimanche à l’AFP le ministère des Transports.
Le ministre français chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, appelle «à une coordination européenne rapide sur le sujet», alors que des discussions sont en cours entre les pays de l’UE, a-t-on précisé de même source.
Lors de la réunion prévue dimanche des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, «nous pousserons pour une fermeture à l’échelle de l’UE», a déclaré de son côté sur Twitter le chef de la diplomatie danoise Jeppe Kofod.
L’invasion russe de l’Ukraine «doit être contrée par les sanctions internationales les plus fortes possibles», a-t-il appelé.
«Nous voulons que cela (la fermeture de l’espace aérien, NDLR) puisse être fait le plus vite possible, et le mieux et plus rapide serait que ce soit fait au niveau européen», a estimé de son côté le ministre suédois des Affaires européennes Hans Dahlgren à l’agence TT.
En représailles, Moscou a commencé à interdire le survol de son territoire aux avions liés aux pays européens ayant annoncé de telles décisions ces derniers jours, comme le Royaume-Uni, la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, la Slovénie, la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque.
A l’unisson d’un nombre croissant de compagnies occidentales, Lufthansa – premier groupe européen avec les marques Lufthansa, Condor, Swiss, Brussel Airlines – a déjà décidé samedi de suspendre ses vols vers et au-dessus de la Russie pour une semaine, disant anticiper des mesures de rétorsion de Moscou.
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