Depuis janvier le régime nord-coréen a effectué un nombre record d’essais d’armes. Cela malgré les nombreuses sanctions internationales.
La Corée du Nord a annoncé avoir procédé à un essai de «grande importance» pour le développement d’un satellite de reconnaissance, ont rapporté lundi les médias d’État, au lendemain d’un lancement de missile balistique repéré par Séoul. En dépit de sanctions internationales draconiennes, Pyongyang a procédé à une série record d’essais d’armes en janvier, avant de suspendre ses tirs pour les Jeux olympiques d’hiver de Pékin.
Dimanche, l’armée sud-coréenne a déclaré avoir détecté le lancement d’un missile balistique. L’agence de presse sud-coréenne Yonhap a ensuite indiqué que le missile avait pu être tiré à partir d’un lanceur mobile à un angle prononcé, ce qui pourrait indiquer un missile balistique de moyenne portée.
Cependant, l’agence de presse officielle de la Corée du Nord KCNA a déclaré que les agences gouvernementales avaient effectué dimanche un test «d’une grande importance pour le développement du satellite de reconnaissance».
Selon KCNA, le test du satellite a permis de «confirmer les caractéristiques et la précision de fonctionnement du système de photographie haute définition, du système de transmission de données et des dispositifs de contrôle d’attitude». Il s’agissait notamment de «réaliser des photographies verticales et obliques d’une zone spécifique de la terre avec des caméras qui seront embarquées sur le satellite de reconnaissance», a ajouté KCNA.
Rodong Sinmun, le journal officiel du Parti des travailleurs au pouvoir en Corée du Nord, a publié deux photographies qui semblent montrer la péninsule coréenne vue de l’espace. Le développement d’un satellite de reconnaissance militaire – avec les armes hypersoniques récemment testées – est l’un des principaux projets de défense annoncés par le dirigeant Kim Jong Un l’année dernière.
Selon les analystes, le développement d’un satellite de reconnaissance fournit au Nord une couverture pour tester des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) interdits, car les fusées à longue portée partagent la même technologie.
«La Corée du Nord est depuis longtemps soupçonnée d’utiliser les lancements spatiaux comme couverture pour des tests de fusées destinées à être utilisées comme missiles balistiques», a écrit l’analyste Joshua H. Pollack sur Twitter. «Les lancements spatiaux pourraient offrir à Kim Jong Un moyen juridique de contourner sa promesse d’avril 2018 de »suspendre » les essais de missiles balistiques intercontinentaux», a déclaré Joshua H. Pollack, chercheur associé principal à l’Institut d’études internationales de Middlebury.
AFP
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