Ukraine : la cyber-guerre est mondiale

Sur le terrain, la Russie a attaqué l’Ukraine avec ses soldats et ses chars. Dans le cyberespace, la guerre est déjà mondiale et elle s’intensifie depuis l’intervention russe. Pas encore de conséquence connue chez nous mais le Centre pour la cybersécurité belge est sur le pied de guerre et surveille de près la menace digitale. Les experts que nous avons interrogés parlent d’une cyberguerre mondiale.

Depuis plusieurs semaines, l’Ukraine subit des cyberattaques de grande ampleur. Le 13 janvier, notamment, un logiciel pirate (WhisperGate) a infiltré les serveurs d’ONG et d’institutions ukrainiennes. Des centaines de données, certaines sensibles, ont disparu de serveurs du gouvernement, de ministères, d’ONG… des sites officiels ont été mis hors service.

D’autres attaques ont eu lieu dans les jours suivants. « Ces attaques répétées contre l’Ukraine, depuis janvier, étaient le prélude de la guerre physique que l’on voit aujourd’hui » analyse Axel Legay, professeur en cybersécurité à l’UCLouvain.

Dans la foulée de l’intervention militaire russe – physique – en Ukraine, le collectif de pirates informatiques Anonymous s’est déclaré officiellement et collectivement en cyberguerre contre la Russie. Dans les heures suivant cette déclaration, les sites des Affaires Etrangères russes, de l’armée et le site du Kremlin étaient hors-ligne. Des attaques revendiquées pat Anonymous

Cyberguerre mondiale
Et ces affrontements digitaux prennent une tournure mondiale. « On voit clairement, depuis quelques semaines, une intensification de cyberattaques en provenance de Russie constate Axel Legay. Les Etats, de grandes entreprises sont en alerte pré-guerre cyber. Il est en train de se passer quelque chose. La cybermenace est permanente avec la Russie depuis longtemps, mais là, ça s’accélère. Parler d’une cyberguerre mondiale a plus que jamais du sens ».

Cyberguerre mondiale, le terme prend tout son sens aujourd’hui

La guerre cyber est mondiale au sens où elle implique d’autres acteurs que la Russie et l’Ukraine. « On voit que ça provient de presque tous les pays qui ont les moyens de le faire ». En revanche, il est impossible, à ce stade, d’établir que c’est une guerre d’Etats. C’est d’ailleurs le propre d’une cyberattaque, établir son origine avec certitude est très compliqué. « C’est une guerre entre hackers partout dans le monde mais les relier à un Etat est impossible » explique Axel Legay.

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