La CPI ouvre une enquête sur de possibles crimes de guerre en Ukraine

Après avoir obtenu l’aval de 39 États parties de la CPI, le procureur de la Cour pénale internationale a annoncé mercredi soir « l’ouverture immédiate » d’une enquête sur de possibles crimes de guerre commis en Ukraine. Elle recouvrira tous les actes commis dans ce pays « depuis le 21 novembre 2013 ».

Le procureur de la Cour pénale internationale a annoncé, mercredi 2 mars, « l’ouverture immédiate » d’une enquête sur la situation en Ukraine, où seraient perpétrés des crimes de guerre.

« Je viens d’aviser la présidence de la CPI de ma décision d’ouvrir immédiatement une enquête sur la situation » en Ukraine, a indiqué le procureur général, le Britannique Karim Khan, dans un communiqué. « Notre travail de recueil de preuves a commencé ».

Trente neuf États parties de la CPI avaient donné leur feu vert parmi lesquels tous les membres de l’Union européenne, mais aussi l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou encore la Suisse. Des pays d’Amérique latine comme la Colombie et le Costa Rica ont également donné leur aval.

L’enquête recouvrira tous les actes commis en Ukraine « depuis le 21 novembre 2013 ». Cela comprendrait « toutes les allégations passées et présentes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou de génocide commis sur toute partie du territoire de l’Ukraine par toute personne », a précisé le procureur.

« Coupable d’un crime de guerre »
Le Premier ministre britannique Boris Johnson avait accusé mercredi le président russe Vladimir Poutine d’être « coupable d’un crime de guerre » après le bombardement de civils en Ukraine, faisant écho à une accusation antérieure du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Karim Khan, qui a récemment été nommé procureur, a assuré que son enquête serait menée « de manière objective et indépendante » et qu’elle viserait à « garantir la responsabilité des crimes relevant de la compétence de la CPI ».

L’Ukraine n’est pas membre, mais a accepté en 2014 la juridiction de la Cour.

Moscou a retiré sa signature du Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI qui ne pourra atteindre des Russes que s’ils sont arrêtés sur le territoire d’un État qui respecte sa juridiction.

La CPI est également limitée par son absence de force de police et par la discrétion des États pour faire arrêter les suspects présents sur leur sol.

Créée en 2002, la CPI, dont le siège est à La Haye, a été investie en tant que tribunal international indépendant pour juger les individus accusés de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

 AFP

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