Une patrouille de police a arrêté, mardi, 14 légionnaires ukrainiens dans un bus partant pour la Pologne. On ignore s’ils avaient le projet de prendre les armes en Ukraine. D’autres passagers, en revanche, partaient vraisemblablement combattre, selon des sources militaires.
Avaient-ils l’intention de prendre les armes ? C’est une hypothèse envisagée par les autorités françaises, après que 14 légionnaires ukrainiens ont été interpellés, mardi 1er mars, à Paris, dans un bus partant pour la Pologne. À bord du véhicule, d’autres passagers partaient vraisemblablement combattre en Ukraine, a-t-on appris mercredi de sources militaires.
Neuf de ces légionnaires bénéficiaient d’une permission qui ne leur permettait toutefois pas de quitter le territoire, quand les cinq autres se trouvaient en situation d' »absence irrégulière », dont quatre étaient déjà considérés comme « manquants », a déclaré à l’AFP le général Alain Lardet, le commandant de la Légion étrangère.
Conflit en Ukraine: Adresse du général Alain LARDET commandant la Légion étrangère à ses légionnaires et à leur famille.
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— Légion étrangère (@LegionEtrangere) March 1, 2022
Pas de tensions entre les communautés
Il était dans l’immédiat impossible de déterminer si les 14 hommes comptaient combattre ou simplement assister leurs familles ayant fui l’Ukraine, a-t-on appris auprès de plusieurs sources militaires. Aucune arme ni équipement prohibé n’ont été retrouvés dans leurs bagages, ont-elles ajouté.
À l’inverse, parmi les autres passagers civils du bus, certains étaient en possession de matériels indiquant qu’ils partaient au combat, a détaillé l’une de ces sources.
La Légion étrangère est une unité d’élite de l’armée française de plus de 9 000 hommes, que peuvent rejoindre des engagés de 17 à 39 ans venus du monde entier. Après plusieurs années ou au nom du « sang versé » au combat, les « képis blancs » peuvent devenir français.
Parmi eux, 710 soldats d’origine ukrainienne, dont 210 ont déjà été naturalisés, et 450 d’origine russe, mais « aucune tension entre les communautés », a insisté le général Lardet.
Depuis le début de l’offensive russe, il y a toutefois eu « un gros trouble parmi les Ukrainiens, inquiets pour leurs familles », a-t-il poursuivi.
Interdiction de franchir la frontière
La Légion accorde à ces hommes, s’ils en font la demande, « une permission exceptionnelle de quinze jours » pour aller dans un pays limitrophe de l’Ukraine afin d’aller « accueillir » et « sécuriser » leurs proches, mais elle leur interdit de franchir la frontière, selon son commandant.
Si 25 de ces permissions exceptionnelles ont été signées mardi et « beaucoup d’autres » le seront mercredi, les neuf interpellés à Paris ne disposaient que d’une permission classique les cantonnant à la « métropole » française, a-t-il commenté. Ils ne devraient toutefois pas être punis car le nouveau régime de permission leur avait été mal transmis. Les cinq autres ont commis « une faute lourde contre le code d’honneur des légionnaires » et seront « sanctionnés par des jours d’arrêt ».
Au total, 25 légionnaires d’origine ukrainienne ont déserté depuis une semaine, dont la moitié pour combattre les Russes, estime le général Lardet. « La Légion a coupé les ponts. Ils s’engagent pour une cause que je ne juge pas », a commenté le haut gradé.
AFP