Malawi : l’Eglise dénonce la corruption du gouvernement

Au Malawi, l’Eglise tire la sonnette d’alarme sur la gestion du pays dans une lettre pastorale publiée dimanche.Les évêques catholiques du Malawi ont décrié le gouvernement du président Lazarus Chakwera pour n’avoir fait qu’un discours de pure forme sur la lutte contre la corruption et pour ne pas avoir établi de plan d’action clair pour faire face aux problèmes auxquels le pays est confronté.

Dans une lettre pastorale signée par sept évêques et publiée dimanche, les évêques catholiques de la Conférence épiscopale du Malawi ont reproché à Chakwera de ne pas faire assez pour agir contre la corruption, qu’ils ont décrite comme « le cancer qui est en grande partie responsable du maintien de cet Etat dans la grande pauvreté et le sous-développement ». « En tant qu’évêques catholiques, nous sommes, avec tous les Malawites concernés, profondément choqués et consternés par les récentes révélations concernant le pillage des ressources publiques par des ressortissants étrangers en partenariat avec des politiciens et des fonctionnaires corrompus ».

Ils ont exhorté M. Chakwera à « démontrer concrètement que notre lutte contre la corruption n’est pas une simple déclaration de pure forme, mais un combat véritable et sans relâche pour éliminer ce cancer qui gangrène notre pays ». Ils ont accusé « certains Malawites cupides » de l’Administration de Chakwera de « se ranger du côté des responsables du pillage des ressources au lieu de se ranger du côté des pauvres qui sont victimes de la corruption ».

« Dans l’intérêt de la construction d’un Malawi plus juste et transparent qui profite à tous ses citoyens, aucun agent de la corruption, quelle que soit sa puissance, sa richesse ou ses relations, ne doit être protégé, à condition qu’il ait accès aux procédures légales des tribunaux », ont déclaré les évêques. L’administration de Chakwera a été entachée de pratiques de corruption par certains de ses ministres et autres fonctionnaires. Depuis fin 2021, le dirigeant malawite a relevé trois ministres de leurs responsabilités sur fond d’allégations de corruption, mais aucun d’entre eux n’a été condamné à ce jour.

Les évêques ont également accusé le Bureau du Président et le gouvernement d’ingérence indue dans les opérations des entreprises publiques et de ne pas avoir défendu un programme d’action pour sortir le Malawi de la pauvreté. « La politique d’apaisement et de favoritisme s’est poursuivie, à peu près comme sous les régimes précédents. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les nominations des directeurs généraux des différents organismes paraétatiques ». Selon les évêques, cette ingérence a affecté les performances des entreprises publiques, au détriment du bien-être des citoyens ordinaires du Malawi.

joiurnaldebangui

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