Le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni et commandant de l’armée de terre, a annoncé mardi sa retraite militaire à l’âge de 47 ans, suscitant des spéculations sur une possible ambition présidentielle aux élections de 2026.
« Après 28 ans de service dans ma glorieuse armée, la plus grande armée du monde, je suis heureux d’annoncer ma retraite », a déclaré sur Twitter le désormais ex-général Muhoozi.
« Mes soldats et moi avons accompli tant de choses ! Je n’ai que de l’amour et du respect pour tous ces grands hommes et femmes qui accomplissent chaque jour de grandes choses pour l’Ouganda », a-t-il ajouté.
Celui que tout le monde désigne par son prénom a toujours démenti toute intention de succéder à son père, au pouvoir depuis 1986 et âgé de 77 ans. Mais pour beaucoup d’Ougandais et d’observateurs, son ascension fulgurante dans l’armée et son influence au coeur du pouvoir en font le successeur désigné de son père.
A la tête des puissantes forces spéciales ougandaises avant de commander l’armée de terre, l’unique fils du président Museveni -qui a également trois filles- occupe aussi la charge de « haut conseiller présidentiel chargé des opérations spéciales », dont le champ s’étend au-delà du domaine militaire.
On lui prête notamment un rôle-clé dans le récent rapprochement entre l’Ouganda et le Rwanda voisin, où il s’est rendu pour rencontrer le président Paul Kagame fin janvier, ainsi que dans une opération militaire conjointe des forces ougandaises et congolaises lancée l’année dernière contre le groupe rebelle des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est de la RDC.
Muhoozi est un utilisateur assidu des réseaux sociaux, où il poste notamment des commentaires sur la politique étrangère, parfois sources de polémiques.
Il a dernièrement affiché son soutien à l’invasion russe de l’Ukraine, tweetant: « La majorité de l’humanité (qui n’est pas blanche) soutient la position de la Russie en Ukraine. Poutine a absolument raison ! ».
Ceux qui le critiquent ou lui prêtent l’intention de succéder à son père sont traqués, emprisonnés ou forcés à l’exil.
L’écrivain Kakwenza Rukirabashaija a fui clandestinement en Allemagne le mois dernier après avoir été arrêté et, dit-il, torturé pour avoir insulté Museveni et Kainerugaba, qu’il a décrit comme « obèse », un « grognon » et un « bébé despote ».
Mardi, il faisait partie de ceux qui spéculaient sur les projets de Muhoozi Kainerugaba. « Là où son père s’arrêtera, le bébé despote commencera », a-t-il écrit sur Twitter: « Nous sommes condamnés si nous ne contrecarrons pas ses aspirations naissantes ».
afp
1 Commentaire