Même si les autorités mauritaniennes n’ont pas précisé la nature des actes qui ont causé la mort de ses ressortissants, un député indique que 15 de ses compatriotes auraient été tués dans la zone frontalière au sud d’Adel Bagrou, située dans l’est de la Mauritanie. Par ailleurs, selon des enregistrements audio, ce sont une trentaine de Mauritaniens qui auraient été tués.
Sidi Abdel Malik, chercheur au Centre Mauritanien des études et recherches stratégiques de Nouakchott affirme qu' »il y a eu des opérations qui ont été menées à l’aveuglette, pour lutter contre le terrorisme. L’armée malienne est une armée qui manque de contrôle en ce moment. Et de plus, elle veut faire des frappes rudes pour prouver qu’elle a commencé à reprendre le terrain avec l’appui des Russes. Avec la répétition de ces opérations contre les Mauritaniens, les relations entre les deux pays vont s’envenimer. Surtout, si Bamako n’arrive pas à juguler ses forces armées d’arrêter les séquestrations et les opérations qui ciblent les citoyens Mauritaniens sur le territoire Malien ».
Relations de bon voisinage
Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a reconnu que des ressortissants Mauritaniens ont été tués, sans d’autres précisions. « Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a échangé avec le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Le colonel Goïta a ordonné « d’ouvrir une enquête » et « a décidé d’envoyer une mission de haut niveau à Nouakchott dans les plus brefs délais ». Les autorités maliennes « ne ménageront aucun effort » pour retrouver les coupables. Mais, à ce stade aucune preuve ne met en cause les forces armées maliennes qui respectent les droits humains et agissent toujours avec professionnalisme », a ajouté le colonel Abdoulaye Maïga.
En plus de l’enquête diligentée, le colonel Assimi Goïta va dépêcher sous peu, à Nouakchott, une mission de haut niveau.
C’est pourquoi, le politologue Khalilou Sidibé estime que ces incidents ne remettront pas en cause les relations de bon voisinage entre les deux pays.
« Dans cette zone frontalière de la Mauritanie, il y a beaucoup de groupes armés qui opèrent. Il y a des groupes djihadistes, il y a des milices d’autodéfense et aussi il y a des bandits armés qui se livrent à des vols de bétails, enlèvements des bétails, enlèvement d’êtres humains. Donc, ce ne sont pas forcément des actes commis par les forces maliennes. Des enquêtes sérieuses seront menées pour situer les responsabilités. Et à ce moment-là, ça n’entame pas les relations entre le Mali et la Mauritanie » soutient Khalilou Sidibé.
Sept Mauritaniens ont été tués en janvier dernier dans la même zone. Bamako avait également annoncé l’ouverture d’une enquête, sans reconnaître l’implication de ses forces armées.
DW
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