Dans la « guerre totale » qui l’oppose aux Occidentaux, la Russie veut rendre coup pour coup là où elle est en mesure de riposter. Dans un décret signé lundi 14 mars, le président Vladimir Poutine autorise les compagnies aériennes russes à s’approprier une immense flotte d’environ 500 avions Airbus et Boeing actuellement en location sur le territoire russe.
Selon le quotidien économique français « Les Echos », le décret du numéro un russe permet également aux compagnies locales de « convertir » les attestations de navigabilité en certificats nationaux, ce qui équivaudrait à une nationalisation des appareils concernés. La valeur marchande de ces avions serait de l’ordre de 10 milliards de dollars (environ 5990 milliards de francs CFA).
Dans plusieurs pays européens, des biens appartenant à des oligarques russes supposés proches de Vladimir Poutine ont été saisis par les autorités nationales. Ce sont en général des yachts, biens immobiliers, comptes bancaires, etc. A travers cette initiative, Moscou voudrait montrer sa capacité à faire mal au portefeuille d’intérêts occidentaux que la Russie détient par devers elle, sur son territoire.
Le quatrième bloc de sanctions prises par les 27 Etats de l’Union européenne contre la Russie devrait entrer en vigueur ce mardi. Le paquet précédent visait déjà 862 personnes et 53 entités russes contre lesquelles les saisies d’avoirs ont été légalisées, selon l’AFP.
Saisir les biens de l’ennemi est devenue une réalité dans la pratique des relations internationales. Le 11 février 2022, le président américain Joe Biden a signé un décret lui donnant le contrôle de 7 milliards de dollars (environ 4191 milliards de francs CFA) déposés aux Etats-Unis et appartenant à la Banque centrale d’Afghanistan. Ces actifs afghans constitués d’or, de titres financiers, de devises, sont transférés à la Réserve fédérale de New York.
Pour sa part, l’Iran réclame aux Etats-Unis la restitution d’une partie de ses avoirs qu’elle estime à 10 milliards de dollars bloqués depuis plusieurs années dans plusieurs banques étrangères à cause des sanctions économiques américaines. Téhéran en avait fait un préalable avant la reprise en 2021 des négociations sur son programme nucléaire.
Pour sa part, le Venezuela cherche également à récupérer 30 tonnes d’or stockées à la Banque centrale d’Angleterre. Le dossier est pendant devant la Cour suprême britannique qui subit les pressions de Londres et de Washington qui, eux, souhaitent que cet or soit mis à la disposition de leur allié et opposant Juan Guaido au détriment du pouvoir en place dirigé par Nicolas Maduro.
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