Le Premier ministre, Jean Castex, a présenté, mercredi, le « plan de résilience », promis par Emmanuel Macron pour faire face aux conséquences économiques du conflit en Ukraine. Parmi les mesures qui coûteront 25 à 26 milliards d’euros : la remise sur le carburant étendue au gaz naturel et au GPL et des aides aux entreprises.
Pas de « quoi qu’il en coûte ». Le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé, mercredi 16 mars, le « plan résilience » dont le coût total s’élèvera entre 25 et 26 milliards d’euros. Voici le détail des mesures présentées avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et de l’Agriculture, Julien Denormandie.
Les carburants
La remise sur le carburant étendue au gaz naturel et au GPL pour faire face à la flambée des prix liée à la guerre en Ukraine.
Cette mesure « concernera tous les Français, sur le territoire métropolitain et dans les Outre-mer, les particuliers comme tous les professionnels », a déclaré le chef du gouvernement.
« Pourront notamment bénéficier de la mesure les routiers, les taxis et les transporteurs sanitaires, les agriculteurs, les acteurs des travaux publics et les pêcheurs, mais aussi toutes les professions qui utilisent beaucoup leur véhicule, telles que les aides à domicile », a-t-il précisé.
Le groupe pétrolier TotalÉnergies s’est engagé à aller au-delà de la remise de 15 centimes d’euro par litre de carburant promise par le gouvernement à partir du 1er avril, a-t-il ajouté.
Présentation du « plan de résilience »
Les entreprises
Le prêt garanti par l’État (PGE), que les entreprises en difficulté pouvaient souscrire pour soutenir leur trésorerie depuis le début de la crise sanitaire et jusqu’au 30 juin prochain, sera renforcé. Le plafond que les entreprises peuvent emprunter passera de 25 % de leur chiffre d’affaires à 35 %.
Jean Castex a aussi indiqué qu' »à partir du 1er juillet 2022, il y aura un nouveau prêt garanti par l’État dont le montant pour le moment est fixé à 10 % » du chiffre d’affaires, mais dont les modalités doivent encore être validées par la Commission européenne.
Le dispositif d’activité partielle de longue durée sera prolongé de « douze mois supplémentaires » pour les accords déjà signés dans certaines branches.
L’État va également aider les entreprises très consommatrices d’énergie. Elle bénéficiera aux entreprises dont les dépenses de gaz et d’électricité représentent « au moins 3 % de leur chiffre d’affaires, et qui pourraient faire des pertes sur 2022 », et permettra « la prise en charge de la moitié du surplus de leurs dépenses énergétiques », a détaillé Jean Castex. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a, lui, précisé que les aides directes pourront aller jusqu’à 25 millions d’euros.
L’objectif pour le gouvernement est également de moins dépendre de certaines matières premières critiques venant de Russie comme le titane, le palladium ou encore le néon. « La sortie de la dépendance aux intrants russe, c’est un enjeu absolument majeur pour des points critiques comme le titane, le palladium, le néon », a précisé Bruno Le Maire. « Nous allons donc lancer un appel à projets pour subventionner jusqu’à la fin de l’année, à hauteur de 15 % pour les grands groupes et 35 % pour les petites entreprises, les projets qui permettraient de réduire la dépendance aux produits venus de Russie ».
Les pêcheurs
Les pêcheurs bénéficieront d’une « aide financière exceptionnelle » pour leur permettre d’encaisser la flambée des prix de l’énergie « équivalente à 35 centimes par litre de gazole de pêche » jusqu’à fin juillet.
« Le dispositif sera ouvert dès demain [jeudi] matin, pour que tous les bateaux déclarés puissent reprendre la mer au plus vite avec l’assurance de bénéficier du dispositif de soutien », a déclaré Jean Castex.
Les éleveurs
L’État va, par ailleurs, provisionner une enveloppe de 400 millions d’euros pour financer une aide aux éleveurs qui font face à l’envolée du coût de l’alimentation des animaux, a indiqué Jean Castex.
« Concrètement cette aide est ciblée sur les élevages fortement dépendants des achats d’aliments (…) sur une durée de quatre mois », a précisé le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, indiquant que les premiers versements interviendraient « sous deux mois ».
Les agriculteurs bénéficieront, en outre, d’un remboursement anticipé de la taxe sur les carburants (TICPE) sur leurs achats de gazole non routier (GNR) qui alimente leurs tracteurs.
Le chef du gouvernement a précisé que la crise serait longue et qu’il fallait « assumer d’engager un rapport de force politique et économique sans concession » avec la Russie. L’objectif est « sortir du gaz et du pétrole russe d’ici 2027 ».
AFP
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