Des entités russes et nord-coréennes accusées de « transférer des éléments sensibles à destination du programme de missile de la Corée du Nord » ont fait l’objet jeudi de nouvelles sanctions de Washington après le tir d’un missile intercontinental par Pyongyang.
Les États-Unis ont annoncé, jeudi 24 mars, l’imposition de nouvelles sanctions sur des entités russes et nord-coréennes après le tir par Pyongyang d’un missile balistique intercontinental dans la zone maritime économique exclusive du Japon.
Les cibles de ces dernières sanctions sont accusées de « transférer des éléments sensibles à destination du programme de missile de la Corée du Nord », a indiqué le département d’État dans un communiqué.
« Ces mesures font partie de nos efforts continus visant à entraver la capacité de la RPDC (République populaire démocratique de Corée) à faire avancer son programme de missile et soulignent le rôle néfaste joué par la Russie sur la scène mondiale » par une telle assistance, poursuit le communiqué.
La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM) dans la zone maritime économique exclusive du Japon. Le président sud-coréen Moon Jae-in a confirmé par la suite que le projectile lancé par Pyongyang en direction de la mer du Japon était bien un ICBM. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un observait depuis fin 2017 et jusqu’à présent un moratoire sur ce type de tirs de missiles.
« Confrontation de longue durée »
« Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6 248,5 km et a parcouru une distance de 1 090 km pendant 4,052 s avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a indiqué vendredi l’agence nord-coréenne KCNA.
Des photos prises par les médias d’État montrent le dirigeant, vêtu de son habituel blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, marchant sur le tarmac devant un énorme missile. Sur d’autres, il applaudir et célébrer le tir avec des hauts gradés en uniforme.
Le nouveau ICBM fera prendre conscience au « monde entier (…) de la puissance de nos forces armées stratégiques », a déclaré Kim Jong-un, selon KCNA, ajoutant que le pays est désormais « prêt pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains ».
Les sanctions annoncées jeudi concernent deux entités russes nommées Ardis Group et PFK Profpodshipnik, ainsi qu’un homme, Igor Aleksandrovich Michurin. En Corée du Nord, un citoyen, Ri Sung Chol, ainsi qu’une entité, le bureau des affaires étrangères de la seconde Académie des sciences naturelles, sont visés. Le département d’État ne précise pas les liens supposés entre ces entités et le programme nord-coréen.
Résolutions violées
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu jeudi soir avec le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Chung Eui-yong pour insister sur l’alliance entre les deux puissances.
Les deux hauts diplomates ont réaffirmé que le lancement violait de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et « démontre la menace que les programmes illégaux d’armes de destruction massive et de missiles balistiques de la RPDC font peser sur ses voisins et sur l’ensemble de la communauté internationale », a déclaré porte-parole du département d’État, Ned Price, dans un compte rendu de l’appel.
Une réunion du Conseil de sécurité se tiendra vendredi à partir de 15 h (19 h GMT), selon l’ONU et des diplomates.
« Les sanctions en série n’atteindront pas leurs objectifs »
L’ambassade de Russie a accusé Washington de chercher à punir les fonctionnaires à Moscou parce qu’ils ont un point de vue qui « ne correspond pas à celui de Washington ».
« Il est évident que le prochain ‘paquet’ de sanctions antirusses vise à détruire l’économie et à saper la situation politique intérieure de notre pays », a affirme un communiqué publié sur la page Facebook de l’ambassade, estimant toutefois que « les sanctions en série n’atteindront pas leurs objectifs ».
Le 11 mars, Washington avait annoncé prendre des sanctions économiques à l’encontre de deux personnes et trois entités russes, accusées de soutenir le programme de développement de missiles nord-coréen.
france24
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