Le candidat Reconquête a été approché par la CNIL pour ne pas avoir respecté les règles en matière de protection de la vie privée.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes s’émeuvent depuis plusieurs jours de découvrir sur la messagerie de leur smartphone un message vocal d’Eric Zemmour.
En trente secondes, il résume son programme en recommandant notamment aux destinataires de voter « pour la sécurité, contre l’immigration ». Problème: contrairement à ce qu’exige la loi, Eric Zemmour n’a pas fait précéder son message des mentions des moyens de s’opposer à ce démarchage politique.
zemmour qui spam sûrement toute la france par ce message mais on parle pas de propagande ici ?? pic.twitter.com/qZvCHzKtUF
— tibz (@tibaulosse) April 5, 2022
Auprès de BFMTV, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) annonce avoir reçu des signalements en lien avec cette campagne déclenchée à quelques jours du 1er tour de l’élection présidentielle, et s’être « rapprochée du candidat ».
Obligations non respectées
La Commission entend ainsi lui rappeler que « chaque citoyen dispose du droit de s’opposer sans condition à la prospection politique au moyen d’automates d’appel. Cette possibilité ainsi que ses modalités d’exercice doivent être précisées dès le début du message » précise-t-elle à BFMTV.
Dans les faits, lorsqu’un candidat fait appel à un prestataire de service spécialisé dans le démarchage téléphonique automatisé, il doit nécessairement envoyer un premier message pour demander à la personne sollicitée d’accepter d’écouter un second message, cette fois politisé.
Il doit également préciser un email ou un numéro de téléphone à joindre pour s’opposer à tout démarchage. Deux obligations que n’a pas respecté Eric Zemmour.
Le candidat Reconquête n’est pas le seul à avoir déployé une campagne d’appels automatisés. Toujours sur les réseaux sociaux, des internautes évoquent des appels diffusant un message de la candidate LR Valérie Pécresse, qui respecte toutefois les règles citées plus haut.
En avril 2017, Emmanuel Macron, alors candidat, avait déployé une campagne de la même nature en appelant automatiquement six millions de personnes. Là encore en déclenchant un premier message informatif. Une précaution qui n’avait pas empêché des signalements à la CNIL.
Eric Zemmour pourrait également faire face à des sanctions de la CNIL dans un autre volet: celui de la collecte massive d’adresses mail fin 2021. Celui qui n’était alors pas encore candidat avait récolté ces données personnelles par le biais de diverses pétitions, sans laisser le choix aux internautes de refuser de s’inscrire à ses newsletters. Une pratique là encore illégale.
bmftv