Risque de famine au Mali : l’Onu met la CEDEAO au banc des accusés

Selon le Secrétaire général des Nations unies, les sanctions que la Cedeao a infligées au peuple malien ont lourdement impacté les populations avec des retards notés dans la livraison de produits alimentaires et non alimentaires par le port de Dakar, une augmentation des prix des produits alimentaires et non alimentaires etc. Dans un rapport rendu public dernièrement, António Guterres révèle que 7,5 millions ont besoin d’une aide humanitaire et 960.000 enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë.

António Guterres tire un bilan sombre de la situation au Mali depuis l’annonce de la Cedeao d’appliquer des sanctions, suite au refus de la junte militaire d’organiser des élections avant la fin du mois de janvier 2022.

A travers un rapport rendu public, le Secrétaire général des Nations unies révèle que la situation humanitaire n’a cessé de se détériorer en raison des sanctions de la CEDEAO, des conflits et des tensions intercommunautaires. Portant le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire à 7,5 millions contre 5,9 millions en 2021.

A cela s’ajoutent plus de 960 000 enfants de moins de cinq ans qui risquent de souffrir de malnutrition aiguë. Toutefois, il annonce que le nombre de personnes déplacées a diminué, passant à plus de 400 000 déclarées, et que 50 000 personnes déplacées étaient rentrées chez elles en raison de l’amélioration des conditions de sécurité, principalement dans la région de Gao où 49%des retours ont été signalés, notamment dans les cercles de Gao, Ansongo, Bourem et Almoustrate.

Cependant, le Secrétaire général de l’Onu se réjouit que la situation soit restée fluide avec des déplacements récents de populations dans certaines parties des régions de Tombouctou, Gao, Douentza et Mopti, liés aux opérations en cours des Forces armées maliennes S/2022/278 14/22 22- 04059 66.

Par ailleurs, il se désole que les sanctions de la CEDEAO aient entraîné des retards dans la livraison de produits alimentaires et non alimentaires par le port de Dakar, une augmentation des prix des produits alimentaires et non alimentaires au Mali et des difficultés dans la mise en œuvre du Plan national de réponse en raison du gel des avoirs et de l’arrêt de l’aide budgétaire de certains donateurs.

Non sans compter les difficultés de rapatriement des migrants maliens bloqués dans les centres de transit situés dans la région de la CEDEAO et des migrants non maliens bloqués au Mali.

En outre, le rapport révèle que malgré les crises sanitaires, sociopolitiques, sécuritaires et humanitaires, l’économie a connu une croissance de 4,2% en 2021, portée par la consommation des ménages et les exportations. Toutefois, les inégalités sont restées élevées et la Banque mondiale estime que 42,7% de la population vit dans l’extrême pauvreté.

À la suite des sanctions économiques et financières prises à l’encontre du pays, le Mali n’a pas payé 4,7 millions de dollars d’intérêts à ses créanciers et a manqué l’échéance du 31 janvier pour le remboursement de 26,1 millions de dollars. Alors qu’en octobre 2021, avant l’adoption des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, le Fonds monétaire international avait prévu une croissance du produit intérieur brut du pays de 5,3% en 2022 et une inflation de 2,1%.

L’effet combiné des sanctions et de la pandémie de coronavirus pourrait modifier considérablement ces prévisions et réduire les échanges, les possibilités d’emploi, la productivité, les investissements et les voyages. Revenant en outre sur le travail de la Minusma, Antionio Guteres révèle qu’en appui aux populations locales et en réponse à la demande d’assistance adressée par les autorités à la MINUSMA, 42 projets à effet rapide ont été approuvés pendant la période considérée, pour un total de 1,6 million de dollars. Lesquels projets ont servi à fournir de petites infrastructures et des services de base aux populations vulnérables, l’accent étant mis sur l’agriculture, les énergies renouvelables, la cohésion sociale, le règlement des conflits, l’état de droit et l’appui aux autorités locales et aux forces de sécurité.

Au total, sur 31% des projets à effet rapide, les 13 visaient le centre et 69% le nord du pays. A cela s’ajoutent 3 nouveaux projets d’un coût total de 1,4 million de dollars, approuvés au titre du Fonds d’affectation spécial pour la paix et la sécurité au Mali.

Ces projets visent à améliorer l’accès à l’eau potable pour les populations de la région de Gao, à apporter un appui aux efforts de stabilisation dans le cercle de Koro (centre du Mali) et à la Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion en vue d’aider au redéploiement de 466 membres des forces armées reconstituées à Gao, ainsi qu’à fournir du carburant à quatre bataillons reconstitués des Forces armées maliennes à Kidal, Gao, Tombouctou et Ménaka.

Au total, 69 projets au titre du Fonds d’affectation spécial et 160 projets à effet rapide étaient en cours pendant la période considérée. Poursuivant, il affirme que le Fonds pour la consolidation de la paix a investi 8,4 millions de dollars dans six nouvelles initiatives ciblantles jeunes, les femmes, l’emploi indépendant agricole, la violence électorale et les initiatives de paix locales afin de renforcer le respect des normes internationales pertinentes et d’améliorer la situation des droits de l’Homme.

Dans le cadre de la constitution du portefeuille du Fonds pour la consolidation de la paix pour 2022, 3 initiatives transfrontalières ont été approuvées pour soutenir les communautés dans les zones frontalières du Mali avec le Burkina Faso, laGuinée, la Mauritanie et le Sénégal

L’As

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