Depuis 2016, le Rwanda utilise des drones pour distribuer des poches de sang rapidement après un accident. Une étude tire le bilan de cette expérimentation qui a parfaitement rempli ses objectifs.
Contrairement à bon nombre de pays africains, au Rwanda la population habite très majoritairement en dehors des villes. 83 % des Rwandais vivent dans des zones rurales, ce qui complique le transport des poches de sang en cas d’accident. C’est pourquoi les autorités du pays ont passé un accord avec Zipline, une start-up américaine spécialisée dans les drones de transport.
Beaucoup d’atouts, mais aussi des limites
Les poches de sang sont transportées par la voie des airs au plus près des établissements de soins, qui les réceptionnent après leur parachutage. Deux hubs de distribution ont été créés, chacun pouvant assurer jusqu’à 500 livraisons chaque jour. Une étude réalisée par Marie Paul Nisingizwe, étudiante à l’université de Colombie Britannique, prouve l’efficacité de ce système innovant.
Elle a analysé près de 13.000 livraisons par drones entre 2017 et 2019. Pour la moitié des commandes, le temps médian pour la livraison du sang est de 41 minutes, et souvent moins. Par la route, le transport des poches nécessite au moins deux heures. La chercheuse a calculé que la différence la plus ténue entre le drone et la voiture était de 3 minutes, et la différence la plus importante de 211 minutes, toujours à l’avantage des drones.
Par ailleurs, l’utilisation de drones minimise la destruction des poches de sang devenues inutilisables, que les hôpitaux devaient auparavant stocker pour faire face aux imprévus. Au bout de 12 mois, les drones ont réduit de 67 % le volume de sang perdu, soit 140 expirations de moins sur la période 2017-2019.
C’est donc une réussite pour cette initiative, même s’il reste des zones d’ombre : ni les autorités ni Zipline n’ont indiqué le coût du transport des poches de sang. Et il y a aussi des difficultés techniques : les drones sont en effet limités par la capacité de leur batterie. Sans oublier le fait que les drones ne sont pas capables de transporter quelque chose en retour, par exemple des échantillons à analyser.
Wired