Un policier accusé de viol sur une fille venue au commissariat porter plainte pour viol collectif

Le bilan de l’Inde en matière de violence sexuelle fait l’objet d’une attention internationale accrue depuis le viol collectif d’une étudiante, également torturée, dans un bus de Delhi en 2012 et décédée des suites de ses blessures.

L’horreur dans l’horreur. Un commissaire de police a été arrêté en Inde, accusé du viol d’une adolescente de 13 ans qui s’était rendue dans son commissariat pour porter plainte après avoir été victime d’un viol collectif présumé, selon des responsables de la police mercredi soir. Les autorités policières de l’État d’Uttar Pradesh (UP, Nord) ont déclaré à la presse locale qu’un commissaire avait été arrêté et que vingt-neuf fonctionnaires, présents dans le commissariat au moment de l’agression sexuelle présumée, avaient été suspendus de leurs fonctions. Quatre autres personnes ainsi que la tante de la victime présumée ont également été arrêtées, a ajouté la police.

La petite fille appartient à la communauté dalit, appelée autrefois « les intouchables » et qui reste marginalisée et violentée par les castes supérieures, se heurtant le plus souvent à l’indifférence de la police. Selon le père de l’enfant cité par la presse, elle avait été violée pendant plusieurs jours par quatre hommes le mois dernier. Quand elle a décidé d’aller enfin porter plainte la semaine dernière, le chef du commissariat de police à son tour l’a violée, a raconté à la presse Childline, organisation non gouvernementale dédiée à la protection de l’enfance qui accompagne et conseille la jeune victime présumée. Ce nouvel incident a suscité indignation et colère sur les réseaux sociaux.

Plus de 28000 viols déclarés en 2020

« Si les commissariats de police ne sont pas sûrs pour les femmes, alors où iront-elles se plaindre ? », a interrogé sur Twitter Priyanka Gandhi Vadra, éminente membre du Congrès, parti d’opposition, « le gouvernement de l’UP a-t-il sérieusement pensé à augmenter le déploiement de femmes dans les commissariats, afin de les rendre sûrs pour les femmes ? ». Le bilan de l’Inde en matière de violence sexuelle fait l’objet d’une attention internationale accrue depuis le viol collectif d’une étudiante, également torturée, dans un bus de Delhi en 2012 et décédée des suites de ses blessures. Une vague de manifestations avait submergé tout le pays et choqué le monde.

Depuis les lois et les peines relatives au viol en Inde ont été révisées et durcies. Mais le nombre d’infractions reste élevé, avec plus de 28 000 viols déclarés en 2020, selon les dernières données officielles, qui ne rendent compte que de la partie émergée de l’iceberg. La police indienne est régulièrement accusée de ne pas en faire assez pour prévenir les crimes violents et ne pas porter les affaires d’agression sexuelle devant les tribunaux.

leparisien

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