RDC, Sénégal : dans l’univers musical de La Dieyna, l’étoile peulh de Lubumbashi

La Dieyna est une artiste musicienne sénégalo-congolaise qui jongle aisément entre l’afrobeat, le reggae, le RnB, la rumba, la salsa et le mbalax. De son vrai nom Dieynaba Ndemane, l’artiste est née à Lubumbashi, dans le Sud-Est de la RDC en 1983, d’une mère Congolaise et d’un père Sénégalais. Retour sur sa carrière atypique.

C’est depuis sa tendre enfance au Congo qu’elle se lance dans la musique. Avec sa voix suave, La Dieyna s’intéresse aux reprises des hits qu’elle interprète en français, swahili, lingala, anglais, lari et wolof. Ce rapprochement avec l’univers musique lui permet de tracer sa voie. «Pour moi, chanter c’est comme on respire… La chanson fait partie du souffle de ma vie», dit-elle.

La Dieyna se sent aux anges lorsqu’elle chante l’amour, la joie, la paix, l’enfance, l’amitié, le respect des valeurs. Des thèmes qui colorent son mix de registres inspirés de son enfance marquée par des sons, des voix des percussions de rumba sous les sempiternelles pluies tropicales et l’instabilité politique. «Je me souviens dit-elle, il y a eu l’annonce de la guerre civile : partir, fuir avec une peur panique, marcher, aller vers des horizons incertains. Ensuite prendre la route pour le grand départ. Au final… une famille éclatée, une autre vie et des voyages impromptus. Aller où ? On n’en savait rien», se rappelle-t-elle.

C’est son vécu quotidien et son panafricanisme qui a d’ailleurs donné sens à sa musique. Elle se rappelle encore de son périple. «RDC, Congo Brazzaville, Zambie, Côte d’Ivoire et enfin le retour obligé, destination finale, le Sénégal, terre d’origine de mon père, peulh, musulman. Pour moi, une terre inconnue», raconte-t-elle. A 14 ans, La Dieyna découvre Dakar et son thiébou dieune (riz au poisson). Rapidement, elle se crée un nouveau cercle d’amies et intègre sa communauté. Faisant son chemin, elle monte avec ses amies « Alliance », un groupe de musique qui réussira à se faire une place dans la sphère du hip-hip au pays de la Téranga.

Après un moment de pause, depuis 2019, la jeune musicienne s’est relancée avec un nouveau visage de femme épanouie, pleine d’assurance qui chante maintenant en wolof, une langue apprise sur le tas. Elle a à son actif plusieurs opus. En 2019, elle sort le tube «Sama Life» dans lequel elle parle de vécu, de sacralité, du respect et de l’ambiance qui doit prévaloir dans le mariage. Le message fort invite au respect du cadre conjugal. Une année plus tard elle chante «Sama Xarit », un opus dédié à l’amitié. En 2021, elle lance sur le marché des disques, «Guem Sa Bopp», un hymne à la femme sûre d’elle, à celle qui s’assume et qui sait rester debout en toute circonstance. Une célébration des femmes fortes ou prises dans les tourments de la vie, et même celles qui doutent parfois.

Au début de l’année en cours, La Dieyna a enregistre un nouveau tube dénommé «Guidélam», qui revient sur l’histoire d’une femme qui réalise qu’elle se sent enfin prête à aimer avec joie.

AFRK

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