Sous l’impulsion des journalistes Gabriel Hanot, Jacques Ferran, Jacques Goddet et Jacques de Ryswick le magasine France Football a créé la récompense dénommée Ballon d’or. Une très belle dame qui fait l’objet de toutes les convoitises.
Le vainqueur du Ballon d’or France Football sera connu au mois d’octobre prochain. Sadio Mane, champion d’Afrique en titre, élu meilleur joueur de la CAN 2021 est en concurrence avec Karim Benzema. Sauf que FF semble d’emblée prendre faits et causes pour le sacre du français. Campagne tous azimuts, chamboulement des critères d’attribution qui renvoient aux calendes l’exemplarité et la carrière. Désormais seules les performances individuelles semblent mises en avant. Ce qui constitue un énième paradoxe d’un trophée de plus en plus chahuté.
Sous l’impulsion des journalistes Gabriel Hanot, Jacques Ferran, Jacques Goddet et Jacques de Ryswick le magasine France Football a créé la récompense dénommée Ballon d’or. Une très belle dame qui fait l’objet de toutes les convoitises. Nonobstant son âge, elle ne laisse apparaître aucune ride. Toutefois, de 1956 à 1994, elle ne pouvait convoler qu’avec des footballeurs européens. Une grosse incongruité qui a fait que les deux « dieux » du football mondial, Diégo Armando Maradona (Argentine) et Edson Arantes do Nascimento dit Pelé (Brésil) ne figurent pas sur le palmarès. Ce n’est qu’en 1995 que France Football finit par comprendre que l’Europe reste certes, l’épicentre du football mondial, mais que les meilleurs footballeurs du monde ne sont pas forcément pas issus du vieux du continent. D’ailleurs, c’est Georges Weah, actuel président de la République du Libéria qui sera le premier international, non européen à s’adjuger le trophée en coiffant au poteau Jürgen Klinsmann (Allemagne) et Jari Litmanen (Finlande).
Depuis lors, le Ballon d’or est allé 12 fois à des joueurs latino-américains dont 7 à un seul joueur, Lionel Messi (record absolu) contre 13 fois aux joueurs européens avec un quadruplé pour Cristiano Ronaldo. Sauf que ces attributions n’ont jamais été un long fleuve tranquille. Elles sont accompagnées de contestations, les unes plus virulentes que les autres. Ce qui se pousse certains observateurs à se poser des questions sur sa sincérité du vote. Mais surtout son caractère politique et mercatile qui prend le dessus sur le sportif..
Un journaliste de ouest-france.fr, Maxime Le Lay relevait avec brio les cinq lauréats les plus contestés de l’histoire du BO. Le premier c’est celui remporté en 2000 par le Portugais Luis Figo devant Zinedine Zidane, pourtant meilleur joueur de l’Euro 2000 avec le titre de champion d’Europe. Mais Zizou sera rattrapé par deux cartons rouges en Ligue des champions dont, un pour un coup de boule sur le joueur de Hambourg. Son image sera écornée au profit du Portugais qui n’avait pourtant absolument rien gagné cette année là.
Pis, le Portugal sera même éliminé en demi-finale de son Euro par la France. Trois années plus tard, c’est le trophée de Pavel Nedved qui va soulever des tollés. Cette fois, c’est au détriment de Thierry Henry qui a marché sur l’eau cette année en inscrivant 42 buts et 26 passes décisives en 68 matches. Mieux Titi avait remporté la coupe d’Angleterre alors que le milieu de terrain turinois avait connu une saison blanche en échouant même à la finale de la Ligue des champions.
Le devoir d’exemplarité (nouveau coup de boule sur Mettarrazzi) aura encore le dessus sur Zidane en 2006. Une année où Fabio Cannavaro, capitaine de l’Italie, championne du monde sera sacré. Le comble que c’est le ballon d’or de Lionel Messi en 2010 devant Andrès Iniesta (Espagne) et Wesley Sniejder (Hollande). Mais en plus de ses 48 buts et 12 passes décisives en 64 matchs, l’Argentin va bénéficier d’un changement intervenu dans le mode d’attribution. Comme un tel «scandale» ne suffit pas, un autre va se produire en 2013 avec le sacre de Cristiano Ronaldo dont les 53 buts ont pesé sur la balance. Pourtant cette saison là était dominée par le Bayern Munich vainqueur de la Ligue des champions, de la Bundesliga, de la coupe d’Allemagne et du Mondial des clubs. Avec comme joueur vedette Franck Ribéry auteur de 11 buts et 18 passes décisives.
2021, NE DEVRAIT PAS ECHAPPER A LA REGLE
Comme lors des précédentes éditions, celle de 2021-2022 est bien partie pour soulever des polémiques. Et pour cause, les jeux semblent déjà faits pour attribuer le Ballon d’or à Karim Benzema au detriment de Sadio Mane vainqueur de la Can 2021 dont il a été aussi sacré meilleur joueur. D’abord avec le chamboulement des règles d’attribution. On note ainsi quatre grands changements. Alors que le trophée était attribué à l’issue d’une année civile, FF parle désormais de deux demi-saisons (janvier-juillet et août-décembre). Par conséquent, les performances des joueurs à la coupe du monde Qatar 2022 ne seront prises en compte que pour la saison 2022-2023. «On aboutit à une clarification des performances à comptabiliser et à évaluer », a détaillé Pascal Ferré, rédacteur en chef de France Football. Mais en plus du nouveau calendrier, FF a aussi changé son juré.
Ainsi, en plus des Rédations de FF et de l’Equipe, il faut y ajouter son ambassadeur Didier Drogba et deux autres journalistes : le Vietnamien Truong Ahn Ngoc (du média The Thao & Van Hoa) et la Tchèque Karolina Hlavackova (du média Ruik). Motif: ils avaient donné le quinté exact des vainqueurs 2021. Ils participeront donc à la création des listes. Mais le plus étonnant, c’est au niveau de la sélection des votants.
De 170 journaliistes, la liste a été rétrécie à 100 votants que FF appelle «élite de vrais connaisseurs». Sauf qu’ils sont choisis sur la base des 100 premiers pays au classement Fifa. Diantre ! L’Afrique voit ainsi son quota se rétrécir comme une peau de chagrin. Puisqu’elle n’aura droit qu’à 17 voire 20 votants ; contre une quarantaine accordée à l’Europe ; 18 à l’Asie, 10 à l’Amérique du Sud, 10 à la Concacaf et zéro à l’OFC. Un tel tamis vise selon «FF», à éviter les votes «fantaisistes». La dernière «révolution» qualifiée d’anti-Lionel Messi, c’est la disparition du critère «carrière du joueur». «Une manière de considérer la course au Ballon d’or comme une compétition ouverte, et non comme une chasse gardée», justifie Pascal Ferré.
Désormais, les 100 journalistes considérés comme une « élite de vrais connaisseurs » vont choisir le Ballon d’or à partir de trois critères. D’abord, ces performances individuelles et le caractère décisif et impressionnant des prétendants. Ensuite, les performances collectives et le palmarès accumulé au cours de la saison et enfin la classe du joueur et son sens du fair-play.
Selon le dernier classement de la Fifa voici la liste des pays ayant droit
CAF (20 votants)
Sénégal
Maroc
Nigeria
Egypte
Tunisie
Cameroun
Algérie
Mali
Côte d’Ivoire
Burkina Faso
Ghana
Rd Congo
Afrique du Sud
Cap-Vert
Guinée
Gabon
Bénin
Ouganda
Zambie
Congo
Guinée Equatoriale
UEFA (40 votants)
Belgique
France
Angleterre
Italie
Espagne
Portugal
Pays-Bas
Danemark
Allemagne
Suisse
Croatie
Paye de Galles
Suède Serbie
Pologne
Ukraine
République tchèque
Autriche
Russie
Ecosse
Hongrie
Norvège
Turquie
Slovaquie
République d’Irlande
Roumanie
Irlande du Nord
Grèce
Finlande
Bosnie-et-Herzégovine
Islande
Slovénie
Albanie
Monténégro
Bulgarie
Israël
Géorgie
Arménie
Bélarus
Luxembourg
CONCACAF (10 votants)
Mexique
Etats-Unis
Costa
Rica
Canada
Panama
Jamaïque
Salvador
Curaçao
Honduras
Haïti
CONMEBOL (10 votants)
Brésil
Argentine
Uruguay
Colombie
Pérou
Chili
Equateur
Paraguay
Venezuela
Bolivie
AFC (18 votants)
Iran
Japon
République du Corée
Australie
Arabie Saoudite
Qatar
Emirats Arabes
Unis
Irak
Oman
RP Chine
Ouzbékistan
Syrie
Bahreïn
Jordanie
République Kirghize
Viet Nam
Liban
Palestine
OFC (Zéro votant)