L’organisation des Nations Unies (ONU) a salué, vendredi 13 mai, les progrès accomplis par les autorités mauritaniennes dans le cadre de la lutte contre l’esclavage dans ce pays.
La Mauritanie a franchi un pas dans la lutte contre l’esclavage à travers le renforcement du cadre juridique qui traduit l’engagement de Nouakchott «à mettre fin à l’esclavage, à traduire les auteurs en justice et à favoriser l’inclusion sociale et économique des personnes anciennement réduites en esclavage», a déclaré Tomoya Obokata, Rapporteur spécial de l’ONU, au terme d’une visite dans ce pays.
«L’esclavage traditionnel persiste»
Situé dans la façade Nord-Ouest du continent, la Mauritanie est le dernier pays du monde à avoir aboli l’esclavage en 1981. Cependant plusieurs rapports notent toujours la persistance de cette pratique dans ce pays. En 2018, un rapport de Global Slavery Index a indiqué qu’au moins 90 000 personnes vivant en «esclavage moderne», soit 2,4% de la population, alors que 62% étaient «exposées» à ce type d’esclavage dans ce pays. Selon le rapporteur de l’ONU, «l’esclavage traditionnel persiste toujours, en dépit des efforts fournis par les autorités. Les femmes et les enfants sont les premières victimes de violence et d’abus, qui selon lui, démontre que «les lois pertinentes ne sont pas totalement appliquées dans la pratique et qu’une transformation sociale et un changement de mentalité des dirigeants du pays sont nécessaire pour reconnaître de façon directe et de lutter contre l’esclavage plutôt que de nier son existence», regrette-t-il.
Un autre défi demeure reste l’accès à la justice, aux soins de santé de qualité et à l’éducation pour les victimes. Ainsi, M.Obokata a appelé les autorités mauritaniennes à fournir plus d’efforts «pour garantir que les plaintes d’esclave fassent l’objet d’enquêtes et que les jugements sont rendus dans les délais raisonnables . Il a en outre plaidé pour la protection, l’assistance et la réinsertion sociale des victimes d’esclavage.
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