Le président américain Joe Biden est arrivé au Japon, dimanche, après avoir passé plus de deux jours en Corée du Sud pour réaffirmer l’engagement des États-Unis à défendre son allié sud-coréen face à la Corée du Nord et souligner la nécessité de maintenir le partenariat de la région indo-Pacifique. Il participera lundi au sommet du Quad, qui regroupe les États-Unis le Japon, l’Inde et l’Australie.
Le président américain Joe Biden est arrivé au Japon, dimanche 22 mai, deuxième étape d’un voyage destiné à renforcer le leadership des États-Unis en Asie, face à une Chine en pleine expansion et à une Corée du Nord dangereusement imprévisible et dotée de l’arme nucléaire.
Joe Biden quitte la Corée du Sud, où il a rencontré le nouveau président Yoon Suk-yeol lors d’une série de réunions, notamment pour discuter de l’intensification des exercices militaires afin de contrer les « bruits de sabre » de Kim Jong-un.
Cette déclaration intervient alors que les services de renseignement sud-coréens ont averti que la Corée du Nord avait terminé des préparatifs pour réaliser un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis cinq ans. Il n’est pas exclu que cet essai se produise lors de la visite du président américain en Asie.
Signe des ambitions américaines dans la région, Joe Biden a évoqué, lors d’une conférence de presse conjointe avec Yoon Suk-yeol, une « compétition mondiale entre les démocraties et les autocraties » et a déclaré que la région Asie-Pacifique était, dans cette compétition, un champ de bataille essentiel.
Une coopération pour « l’ensemble du Pacifique »
« Nous avons longuement parlé de la nécessité de faire en sorte que (cette coopération) ne se limite pas aux États-Unis, au Japon et à la Corée, mais qu’il englobe l’ensemble du Pacifique, du Pacifique Sud et de l’Indo-Pacifique. Je pense que (ce voyage) est une opportunité », a déclaré Joe Biden.
La Chine est le principal rival des États-Unis dans cette lutte géopolitique.
Avant de quitter Séoul, le président américain a rencontré le patron du constructeur automobile Hyundai pour célébrer la décision du géant d’investir 5,5 milliards de dollars dans une usine de véhicules électriques en Géorgie, dans le sud des États-Unis.
Il a aussi rendu visite aux troupes américaines et sud-coréennes avec Yoon Suk-yeol, signe de « la nature véritablement intégrée » de l’alliance économique et militaire des deux pays, selon un haut responsable de la Maison Blanche.
Au Japon, il rencontrera lundi le Premier ministre Fumio Kishida et l’empereur Naruhito avant la réunion du Quad mardi, un format diplomatique qu’il se fait fort de relancer et qui rassemble les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie. Le président y dévoilera une nouvelle initiative américaine pour le commerce dans la région.
Menace « croissante » de la Corée du Nord
Mais la Corée du Nord continue d’inquiéter, le pays ayant accéléré ses essais d’armes depuis le début de l’année.
Samedi, Joe Biden et Yoon Suk-yeol ont indiqué vouloir renforcer leur coopération militaire afin de contrer « la menace » croissante de la Corée du Nord, en élargissant « la portée et l’ampleur des exercices et des entraînements militaires conjoints dans et aux alentours de la péninsule coréenne ».
Les pourparlers en vue du désarmement de Pyongyang sont au point mort depuis l’échec d’un sommet en 2019 entre Kim Jong-un et le président américain d’alors, Donald Trump.
Yoon Suk-yeol, un conservateur pro-américain, a promis une politique plus ferme à l’égard de Pyongyang. Il a indiqué que Joe Biden et lui avaient « discuté de la nécessité de mettre en place différents types d’exercices conjoints pour se préparer à une attaque nucléaire ».
Des discussions sont également en cours sur les moyens de « coordonner avec les États-Unis le déploiement en temps utile de moyens stratégiques en cas de besoin ». Ces moyens devraient inclure « des avions de chasse et des missiles, contrairement au passé où nous ne pensions qu’au parapluie nucléaire pour la dissuasion », a-t-il précisé, réaffirmant son engagement en faveur de la « dénucléarisation complète » de la Corée du Nord.
Tout déploiement d’armements de ce type, ou toute intensification des exercices militaires conjoints, risque de mettre en colère Pyongyang qui considère ces manœuvres comme des répétitions générales d’invasion.
Ajoutant aux incertitudes, la Corée du Nord, dont la population n’est pas vaccinée contre le Covid-19, fait actuellement face à une flambée épidémique, avec près de 2,6 millions de cas et 67 morts, selon les derniers chiffres officiels.
Les dirigeants américain et sud-coréen « sont prêts à travailler avec la communauté internationale pour fournir une assistance », ont-ils fait savoir dans leur communiqué conjoint.
Joe Biden a indiqué que Washington avait proposé des vaccins à Pyongyang mais n’avait « pas obtenu de réponse ».
AFP