La NASA dévoile sa feuille de route pour la conquête de la Lune et de Mars

La NASA a enfin dévoilé quelques un de ses axes de travail en vue de la future conquête de Mars, d’ici quelques décennies.

Elon Musk n’est pas le seul qui rêve de fouler la surface de Mars. C’est aussi l’un des objectifs de la NASA, même si l’agence reste davantage focalisée sur les trois missions Artemis à venir. C’est en effet ce qui ressort de sa feuille de route de colonisation interplanétaire, baptisée Moon to Mars Objectives. Celle-ci a récemment été présentée au public sous la forme d’un brouillon à vocation collaborative repéré par Interesting Engineering.

Le document contient une liste de 50 objectifs préliminaires qui concernent tous le développement d’un infrastructure lunaire sur la Lune, mais aussi sur Mars. Ils sont répartis en quatre catégories qui abordent toutes un aspect différent de la colonisation interplanétaire. La première parle de transport et d’habitation tandis que la seconde discute d’infrastructure. Les deux dernières présentent les objectifs de la NASA en termes scientifiques et opérationnels.

Si ce document est rendu public sous cette forme, c’est que NASA espère bien recueillir les avis des experts du monde entier. “Les retours que nous recevrons sur les objectifs que nous avons identifiés nous permettront d’affiner nos plans d’exploration de la Lune et de Mars pour les 20 années à venir et d’être aussi transparents que possible”, explique Pam Malroy, administratrice à la NASA dans un communiqué.

“Avec cette approche, nous trouverons des failles potentielles de notre architecture ainsi que des zones où nos objectifs s’alignent avec ceux de l’industrie, ce qui pourra donner lieu à de nouvelles collaborations avec des partenaires industriels et internationaux”, précise-t-elle.

Un camping-car scientifique pressurisé d’un nouveau genre
Parmi tous les points abordés, il y en a un en particulier qui risque de faire jaser les futurs commentateurs du projet avec la NASA. Il s’agit d’un projet de colonisation martienne un peu particulier; en substance, il consiste à faire vivre les astronautes… dans leur voiture, comme des vacanciers en plein road trip interplanétaire.

L’idée est saugrenue, mais elle vient pourtant de Kurt Vogel. Cet éminent chercheur et ingénieur est responsable de la division Architecture spatiale de la NASA; c’est elle qui définit l’organisation globale de ces grands programmes. Selon lui, deux astronautes pourraient parfaitement vivre dans un grand rover pressurisé qui serait acheminé sur Mars depuis la Terre. Il servirait alors de véhicule d’exploration, mais aussi d’habitat. Un vrai camping-car high-tech pour astronautes.

L’objectif n’est pas forcément d’en faire une base sur le long terme; la NASA cherche plutôt à donner un peu de temps aux astronautes pour s’acclimater à leur nouvel environnement. “Ils auront besoin de temps pour s’adapter à la gravité partielle”, estime Vogel, cité par Interesting Engineering. Et au lieu de sacrifier du temps précieux à s’habituer de façon passive, autant le faire dans un véhicule spécialement équipé. Une fois habitués, ils auront tout le loisir d’enfiler leurs combinaisons pour aller crapahuter dans la poussière rougeâtre.

Un projet à long terme encore très abstrait
À terme, les futures missions martiennes pourront compter sur le Lunar Gateway. Il s’agit d’un immense projet d’infrastructure en orbite de la Lune qui servira de relais pour les missions interplanétaires. Mais celui-ci est encore très loin de se concrétiser. Si loin, en fait, que les premières missions martiennes pourraient bien arriver avant.

Sans ce support logistique, il sera très compliqué d’envoyer des humains sur Mars pendant une durée prolongée. Pour une mission précoce de ce type, Vogel propose donc un séjour de 30 jours. Une fois que le Gateway sera en place, la NASA pourra alors attaquer le développement d’une infrastructure martienne telle que décrite dans le document.

Il suffit de lire le document en diagonale pour se rendre compte du chemin qui reste à parcourir. La technologie avance, certes, mais nous sommes encore incontestablement à plusieurs décennies de la véritable colonie martienne à grande échelle. À l’heure actuelle, tous ces plans relèvent encore davantage de l’expérience de pensée que de la véritable planification. Quoi qu’il en soit, il sera très intéressant d’entendre ce que les partenaires de la NASA penseront de ce projet de mission, mais aussi du reste de cette longue feuille de route.

nasa

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