Au Brésil, des pluies torrentielles font des dizaines de morts et de disparus

Firefighters, volunteers and army officers work on the site where a house collapsed due to a landslide caused by heavy rains at Jardim Monte Verde, in Ibura neighbourhood, in Recife, Brazil, May 29, 2022. REUTERS/Diego Nigro. NO RESALES. NO ARCHIVES

Depuis mardi, des pluies torrentielles ont provoqué inondations et coulées de boue dans la région de Recife, dans le nord-est du Brésil. Selon un dernier bilan publié dimanche, au moins 79 personnes ont été tuées et 56 sont toujours portées disparues.

Des pluies diluviennes arrivées cette semaine dans le nord-est du Brésil ont déjà fait des dizaines de morts, selon un dernier bilan publié dimanche 29 mai. « À 18 h dimanche, le nombre de personnes mortes en conséquence de la pluie a atteint 79 », a indiqué la Défense civile de l’État de Pernambouc dans un communiqué, faisant également état de 56 disparus.

Lors d’une accalmie, quelque 1 200 hommes disposant d’hélicoptères et de bateaux ont repris dimanche la recherche des disparus et des personnes isolées.

La tempête a provoqué des glissements de terrain sur les flancs des collines, le débordement des rivières et de grands torrents de boue qui ont tout emporté sur leur passage.

Des images diffusées dimanche par les autorités locales montrent des sauveteurs et des volontaires en train de déblayer les débris à Jardim Monteverde, à la frontière entre Recife et la municipalité de Jaboatao dos Guararapes. C’est dans cette région où se trouvent des bidonvilles que s’est produit le plus grand drame, samedi matin, lorsqu’un glissement de terrain a tué 19 personnes.

« Onze personnes de ma famille sont mortes »
Onze des personnes tuées dans ce glissement de terrain étaient des proches de Luiz Estevao Aguiar, interrogé en larmes par TV Globo. « Ma sœur est morte, mon beau-frère est mort, onze personnes de ma famille sont mortes, c’était difficile. C’était très difficile. Je ne m’attendais pas à cela », a déclaré l’homme âgé, qui vit dans une autre commune. Derrière lui, une chaîne humaine de personnes les pieds enfoncés dans la boue se passaient des seaux de débris qui descendaient la colline.

Les autorités avaient averti samedi que de fortes pluies étaient prévues pour dimanche, mais la tempête s’est finalement calmée dans la matinée. Entre vendredi soir et samedi matin, le volume des précipitations a atteint 70 % de ce qui est normalement prévu pour l’ensemble du mois de mai dans certaines parties du Pernambouc.

« Bien qu’il ait cessé de pleuvoir, nous nous attendons à de fortes pluies dans les prochains jours. La première chose à faire est donc de maintenir des mesures d’autoprotection », a déclaré le ministre du Développement régional, Daniel Ferreira, qui a survolé la zone sinistrée en compagnie d’autres responsables brésiliens.

Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré qu’il se rendrait à Recife lundi.

Le météorologue Estael Sias, de l’agence MetSul, a expliqué à l’AFP que les fortes pluies qui touchent le Pernambouc et, dans une moindre mesure, quatre autres États du nord-est du pays, résultent d’un phénomène typique de cette période de l’année, les « vagues orientales ». Il s’agit, a-t-elle dit, de zones de « perturbation atmosphérique » qui se déplacent du continent africain vers la région côtière brésilienne. « Dans d’autres régions de l’Atlantique, cette instabilité forme des ouragans, mais dans le nord-est du Brésil, elle a le potentiel de produire beaucoup de pluie y compris des orages », a-t-il expliqué.

Selon les experts, ce type de tragédie s’explique aussi par la topographie des lieux et la présence de grands bidonvilles, avec des habitations majoritairement construites illégalement dans des zones escarpées à risque.

AFP

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