Sénégal : une usine de dessalement menace la pêche

A Dakar au Sénégal, des pêcheurs et des défenseurs de l’environnement craignent que l’installation d’une usine de dessalement d’eau de mer sur une des plages de la capitale, ne nuise à la faune aquatique.

Entamée mardi, la construction de cette usine suscite depuis 2016, la contestation des membres du mouvement citoyen « Yen a marre ».

Constatant que leurs tentatives d’interruption du projet sont restées vaines, ils consentent, à contre cœur, à quitter la plage.

« J’ai toujours été contre ce projet, mais comme nous avons essayé d’alerter l’opinion publique et toutes les personnes concernées, pour l’instant rien n’a été fait. Nous sommes donc obligés de nous conformer à la décision de l’État », a expliqué Laurent Da Costa dit Bara, restaurateur chez Max.

La future usine de dessalement s’installera sur l’une des rares plages qui reste à Dakar. Son littoral privatisé permet aux vendeurs de friandises, de poissons et d’objets d’art de tenir un commerce viable. Ils seront obligés d’arrêter leur activité.

« Notre seul souci est : est-ce qu’ils vont nous rendre la plage ? Sinon, je suis désolé pour tout le Sénégal, surtout pour la côte de Dakar, parce qu’on connaissait cette côte. On pouvait y passer une journée entière, une soirée entière. C’était extraordinaire. Mais maintenant, on ne peut même plus y accéder. Même cette plage-là, ils ont bloqué notre accès, qui était de l’autre côté. » s’est désolé Laurent Da Costa dit Bara, restaurateur de « Chez Max ».

La construction de cette usine entrave sérieusement le métier des pêcheurs qui fréquentent régulièrement cette zone.

Ils craignent que les déchets générés par l’établissement ne chassent les poissons et contaminent l’écosystème.

« S’ils installent l’usine ici, est-ce que le taux de salinité ne va pas augmenter ? Cela ne va-t-il pas faire fuir les poissons ? Est-ce qu’ils ont dit aux pêcheurs ce qui va se passer ensuite ? » s’est interrogé Ndiouga Diop, pêcheur.

« Les poissons venaient se nourrir près des rochers, mais depuis le début des travaux, on ne voit plus de poissons. De plus, les plongeurs ne peuvent plus repérer les poissons car l’eau de mer est devenue colorée par les déchets de l’usine » s’est inquiété Saliou Ngom, pêcheur.

L’usine de dessalement des Mamelles, sur la côte en pleine ville, doit avoir une capacité de 100.000 m3/jour et participer à mettre fin aux fréquentes coupures d’eau qui empoisonnent la vie de maints Dakarois.

africanews

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