La décision de justice rendue par le jury populaire dans l’affaire qui opposait les deux ex-conjoints d’Hollywood a fait l’objet de millions de tweets, jusqu’à 479 par seconde. L’écrasante majorité en faveur de Johnny Depp.

C’était un verdict attendu par des millions d’Américains. Johnny Depp, l’acteur phare de Pirates des Caraïbes, est sorti gagnant, ce lundi 1er juin, de son procès en diffamation contre son ex-compagne Amber Heard, qui avait publié en 2018 une tribune dans The Washington Post, où elle se disait victimes de violences conjugales, sans citer son nom. Si la justice américaine a estimé que tous deux avaient cherché à porter atteinte à la réputation de l’autre, Amber Heard a été condamnée à payer 15 millions de dollars de dommages et intérêts, contre 2 millions de dollars pour Johnny Depp.

Ce procès, qui a été suivi par des millions de personnes sur les réseaux sociaux, a fait l’objet d’une médiatisation sans précédent. Mercredi soir, la sentence du jury populaire a engendré 479 tweets par seconde dans les minutes qui ont suivi, soit 12% de plus que l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, lui aussi ultra-commenté, selon l’outil de veille des réseaux sociaux Visibrain.

32 millions de tweets en moins de deux mois

En tout, le procès a fait l’objet de 32,6 millions de messages depuis le 11 avril, jour d’ouverture du procès, jusqu’au verdict (chiffres arrêtés ce jeudi 2 juin au matin). C’est autant, et même légèrement plus (3%) que l’ensemble des tweets sur le Covid sur la même période, indique Visibrain. Sur Twitter ce jeudi 2 juin, le hashtag #JusticeForJohnnyDepp demeure en tête des plus utilisés de France.

La grande majorité des posts en faveur de Johnny Depp
Comme durant l’ensemble du procès, les réactions au verdict ont été en écrasante majorité en faveur de Johnny Depp, les internautes saluant « un grand homme ressorti vainqueur », « le roi Johnny Depp », ou encore « le capitaine » Jack Sparrow » et partageant des photos de l’acteur dans le film « Pirates des Caraïbes ».

Certains internautes citent également les marques et sociétés de production, comme Walt Disney Pictures, qui avaient cessé leur collaboration avec l’acteur, ou celles au contraire, comme Dior, qui travaillent encore avec lui. Durant ce procès, Johnny Depp a construit sa ligne de défense sur l’idée que les propos d’Amber Heard ont « brisé sa carrière », en l’empêchant de signer des contrats.

D’autres ont commenté la « défaite » d’Amber Heard, qu’ils qualifient de « malhonnête » et « menteuse », ou « sorcière ».

Dans une moindre mesure, des réactions en soutien à Amber Heard ont également émergé, notamment de militantes féministes.

Contrecoup pour #MeToo ?
Durant tout le procès, le hastag #MeToo a été largement utilisé sur les réseaux sociaux, par les deux camps. Quelques heures après l’annonce de la décision de la justice américaine, des internautes soutiens de Johnny Depp utilisent le mot-clé « backlash » pour signifier à quel point il s’agit selon eux d’un contrecoup pour le mouvement #metoo. D’autres, soutiens d’Amber Heard, l’utilisent aussi, s’inquiétant du message envoyé aux femmes victimes de violences sui souhaiteraient parler.

Sur son compte Twitter officiel, le mouvement lui-même expliquait le 28 mai que ce n’est pas le procès en lui-même, mais sa médiatisation et l’utilisation abusive et la « manipulation » du hashtag #metoo qui constituent « une catastrophe toxique » et « l’une des plus grandes diffamations du mouvement que nous ayons jamais vues. » Le compte Twitter ajoute : « Au cours des six dernières semaines, nous avons été confrontés à de la moquerie envers les agressions, la honte et les accusations [des victimes] ». D’innombrables gros titres ont annoncé la mort de #MeToo. »

Pour l’avocat Nicolas Rebbot, qui a suivi le procès, « il faut faire très attention à ne pas intégrer le mouvement féministe à cette décision. Cette décision n’a pas donné raison à Amber Heard mais le mouvement #MeToo s’était déjà détaché de la déposition de l’actrice, de ses déclarations, et de la posture qu’elle a tenue pendant ce procès. On est face à une femme qui avait un comportement particulier. Ils avaient une relation toxique. Il y avait des victimes des deux côtés. Et il y avait des comportements inappropriés des deux côtés. Le mouvement MeToo ne va pas en pâtir », estime-t-il sur Franceinfo.

 

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