Il a dû disputer 141 matches de play-offs, un record, avant d’enfin goûter au frisson d’une première finale NBA: Al Horford, prépondérant au succès de Boston à Golden State (120-108), jeudi au match N.1, veut saisir l’opportunité d’être champion à 36 ans.
Dimanche dernier à Miami, après le buzzer du septième match de la finale de conférence Est, le Dominicain s’était laissé tomber à genoux, en pleurs, hurlant de toutes ses forces 15 ans de frustrations faites basket enfouies et un immense chagrin contenu depuis la perte de son grand-père maternel survenue quelques jours auparavant.
« Je ne savais pas comment me comporter », a ensuite reconnu quelque peu contrit, ce discret au gabarit pourtant bien imposant (2,06 m, 109 kg), dont la carrière exemplaire est rarement passée sous le faisceau de la gloire, sinon brièvement le temps de cinq sélections All-Star (la dernière fois il y a quatre ans).
Les larmes ont vite séché, la tête s’est refroidie, les jambes se sont rajeunies et les muscles sont ressortis, quatre jours plus tard à San Francisco, où, pour sa première sur la plus grande scène qui soit, il a été étincelant.
L’intérieur a fini meilleur marqueur des Celtics avec 26 points, fort d’une adresse diabolique (9/12), dont 11 dans le dernier quart-temps qui ont largement contribué à terrasser (120-108) les Warriors. Car Boston, quinze minutes plus tôt, était mené de 15 unités et, en retour, a infligé un terrible (40-16) à Golden State dans cette ultime période.
« J’ai tellement attendu »
Une première en appelant une autre, « Big Al » est devenu dans cette rencontre le premier joueur a réussir six paniers à trois points (sur 8 tentés, record personnel battu) pour ses débuts dans une finale NBA. Et il est devenu le deuxième le plus âgé à inscrire autant de points, derrière Chris Paul (Phoenix), qui en avait marqué 32 l’an passé à 36 ans, contre Milwaukee, futur champion.
« J’ai tellement attendu ce moment. Je suis reconnaissant d’avoir cette opportunité et je suis heureux de pouvoir partager cela avec ce groupe de gars », a-t-il réagi en conférence de presse, accompagné de son fils aîné.
« Un groupe de gars » qui le lui rend bien. Il n’y avait qu’à les voir enlacer leur vétéran de coéquipier à Miami pour partager sa joie, et les entendre saluer sa performance jeudi soir pour comprendre la place qu’il occupe au sein des C’s.
« Nous étions en extase pour lui. C’est le tôlier quoi ! Il travaille dur. Personne ne mérite d’être ici plus que lui. La façon dont il se comporte professionnellement, tout ce qu’il apporte tous les jours… Nous savions que ce n’était qu’une question de temps pour lui de vivre un si grand match », a dit Marcus Smart.
« Il montre l’exemple »
Durant ces play-offs, il en a enchaîné d’autres, avec en face de lui, pourtant, de sacrés clients, que ce soit Kevin Durant (Nets), Giannis Antetokounmpo (Bucks) ou Jimmy Butler (Heat).
Pas mal pour un joueur qu’on pensait sur le déclin, après treize campagnes infructueuses en play-offs depuis qu’il a été drafté en 3e position par Atlanta en 2007. Au cours de ses neuf saisons avec les Hawks, il a perdu une finale de conférence Est, face aux Cleveland Cavaliers de LeBron James (2015), qui lui ont encore barré la route à ce même stade, lors d’un premier passage chez les Celtics (2017 et 2018).
Envoyé ensuite à Philadelphie, puis Oklahoma City, où il se morfondait l’an passé, Horford a alors été contacté par Brad Stevens, son ancien entraîneur aux C’s tout juste devenu manager général, pour revenir apporter son leadership à Boston, en étant un relais du coach rookie Ime Udoka.
« Ce qu’il a fait cette saison est incroyable. Il est arrivé au camp d’entraînement en excellente forme, très motivé, avec beaucoup de choses à prouver. Il communique beaucoup, montre l’exemple par le geste. Tout le monde s’attache à lui », lui a rendu hommage ce dernier.
Et Jaylen Brown d’abonder: « Je suis fier de pouvoir partager ce moment avec un mentor, un frère, un gars comme Al Horford ».
AFP