L’Union citoyenne pour le Développement (UCID), dans une déclaration en date du 5 juin 2022, invite « le gouvernement à une baisse courageuse et réelle du train de vie de l’État ».
Suite à son coup d’Etat du 24 janvier 2022, justifié par son constat de l’incapacité du régime Rock Marc Christian KABORÉ à assurer une gouvernance réelle du pays, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) véhiculait déjà sa volonté de restaurer promptement l’ordre normal de fonctionnement de l’État dans les termes de son communiqué N°1.
Dans notre déclaration du 25 Janvier 2022, l’Union Citoyenne pour le Développement prenait acte de ce changement et prévenait de veiller au grain quant au respect des termes du communiqué N°1 du MPSR. Et pour rappel, notre Organisation déclarait s’attendre, à l’instar de nos compatriotes, à ce que le MPSR :
S’inscrive dans une dynamique d’un retour à un ordre constitutionnel normal dans des délais raisonnables ;
Propose au peuple burkinabè une feuille de route conforme à ses aspirations à une réelle libération et à la restauration de la dignité du burkinabè.
À l’issue de gymnastiques juridico-constitutionnelle, une homélie constitutionnelle rendait officiel, au Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, le statut de Président du Faso à la date du mercredi 16 février 2022, après constat de la vacance de pouvoir. Le 1er avril 2022, dans son adresse à la nation, le Président du Faso réclamait, aux bas mots, une sorte de moratoire de cinq mois au terme duquel il ferait un premier bilan d’étape.
Si, fidèle à sa ligne d’organisation citoyenne, pour la défense d’un mieux-être pour le Burkinabè, L’UCID s’était résolue, sous le bénéfice du doute, à observer, durant sa requête de cinq mois, la junte à sortir le pays du gouffre depuis bientôt sept ans ; à nos jours, plusieurs raisons forcent à interpeller le pouvoir Damiba à de multiples rectifications.
En effet, sans fondre dans le pessimisme notoire et gratuitement nocif à la nation, nous signifions, en tant qu’observateurs externes, à l’exécutif que l’heure semble bien identique à celle de la gouvernance Rock Marc Christian KABORÉ.
La situation socio-sécuritaire et humanitaire, presque cinq mois après l’avènement du MPSR reste floue quant à un réel espoir d’un changement notable à son compte. Si les attaques terroristes continuent, de fait, elles le sont de la plus barbares des manières, à l’image du dernier massacre à Madjoari le 26 mai 2022, où une cinquantaine de concitoyens fuyant l’ordre du mal connaitront la cruauté d’individus armés.
L’attaque de la maison d’arrêt de Nouna, les saccages des symboles de l’État et maints faits d’exactions meurtrières à travers le pays indiquent bien que les forcent du mal se livrent à des récréations malsaines, des parties de villégiature macabres dans le pays, sans toujours rencontrer de réponses insuffisamment réciproques à leurs forfaitures. Le résultat de cette situation laisse pour compte un million huit cent cinquante mille deux cent quatre-vingt-treize (1 850 293) de nos compatriotes dans le désarroi, l’errance dans l’incertain ; en somme des cultures se meurent, des histoires se perdent, toute une bonne partie de nos vies de communautés s’effacent.
L’inflation se généralise, le quotidien du Burkinabè moyen se montre de plus en plus pénible dans une chevauchée des prix des denrées alimentaires même de première nécessité. L’essence en mai 2022 a connu la plus grande augmentation, à hauteur de 100 francs CFA sur le prix du litre, que notre pays n’a jamais connue. Très peu de secteurs et d’acteurs du commerce de notre pays à nos jours demeurent dans l’intégrité du maintien des prix officiels en l’état. Si cette généralisation de la vie chère clochardise les populations, toute sensibilité confondue, notre organisation s’indigne de ce que cette misère se vit dans un contexte d’augmentation des émoluments des membres de l’exécutif. Il est encore plus incompréhensible que sur le terrain, aucun constat ne fait état de l’action gouvernementale à agir fondamentalement sur la flambée des prix des produits de subsistance (le riz, le maïs, le mil, l’huile…)
Par ailleurs, les spectres de la violence, de la précarisation du climat social hante notre pays, aussi vrai que tout peuple asphyxié est par essence rebelle. Les évènements de la mine d’or de Houndé Gold, les projets de marches de protestations d’Organisations de la société civile sont entre autres signes de ce que le Burkina Faso n’est pas à l’abri du retour d’un climat social délétère, inconvenante à sa marche sereine vers un renouveau. L’une des preuves à cela se matérialise déjà dans la communication orale, en Conseil de Ministres du 1er juin 2022, du Ministre des Affaires religieuses et coutumières, redoutant himself, « la recrudescence des discours religieux radicaux ».
La communication gouvernementale, enfin, loin de satisfaire aujourd’hui l’opinion générale, se mute davantage en un handicap à sa propre visibilité et à l’ancrage de ses actions. Pire, si elle laisse à désirer, la communication gouvernementale semble négliger la force et la recrudescence d’une certaine campagne de contre communication via les réseaux sociaux qui ne mettent en relief que les sorties de route de l’exécutif. La sortie à Bobo Dioulasso du Président du Faso en personne, porte de nos jours, l’étiquette du « Celui qui est fort, peut faire son coup d’Etat ». gLes tentatives difficiles du Secrétaire Général du gouvernement à clarifier les termes du décret de valorisation des salaires des membres du Gouvernement, bref, sont autant d’actions de communication d’une contre productivité telle qu’elles ne devraient simplement exister, si ses acteurs n’eurent point trouvé insuffisantes les actions de leurs prédécesseurs.
L’exécutif à son plus haut niveau se doit de se tenir pour dit :
Si l’avènement du MPSR a miroité un regain d’espoir chez plus d’un, le principe même des coups d’Etat s’impose à ses auteurs et à tout le peuple Burkinabè : aucun coup de force, qui plus est, vraisemblablement impréparé ne permet un retour immédiat à un ordre normal sans sacrifices et sans esprit d’adhésion populaire. Il appartient pour cela au Président Damiba, maitre de ce changement d’ordre constitutionnel d’ailleurs, d’oser mériter la confiance du même peuple, en faisant preuve d’invention à l’effet de marquer au moins, un point de départ de la conjuration de ce qui s’apparente au pays des hommes intègres, à une malédiction politique caractérisée par des chevauchements têtus de coups d’État.
En tout état de cause, L’UCID reste convaincue que le renouveau pour le Burkina Faso, ne saurait être qu’un leurre si l’action gouvernementale du Président Damiba ne s’oriente pas sur les aspirations réelles du peuple : vivre dignement pour bâtir les socles de la renaissance.
À cet effet, notre organisation :
S’incline devant la mémoire de toutes les victimes de cette guerre et salue, à leurs justes valeurs, les résultats que décrochent dans l’abnégation nos Forces de défense et de sécurité. L’UCID en appelle pour l’occasion à une dotation en moyens et stratégies efficaces de ripostes appropriées, de nos FDS pour des résultats plus probants.
Interpelle le Président Damiba à une gouvernance fidèle aux motivations essentielles de son Coup d’Etat : restaurer et sauvegarder l’intégrité territoriale en effondrement continue depuis 2015.
Invite le gouvernement à une baisse courageuse et réelle du train de vie de l’État, à la réduction au strict nécessaire du salaire des Ministres, Présidents et Responsables d’institutions ; bien plus convoqués à une mission de sauvetage du pays qu’à une gouvernance de luxe.
Reste en veille et attend l’exécutif aux termes des cinq mois de bilan d’étape demandé par son premier responsable dans son adresse à la nation du 1er Avril 2022.
L’UCID fidèle à sa ligne d’Organisation citoyenne et à sa vision d’un Burkina libre, souhaite aux dirigeants le succès dans toute action susceptible de sortir le Pays de l’abîme qu’il faut se convaincre d’admettre et de regarder de face.
Ouagadougou le 05 Juin 2022
Pour l’Union Citoyenne pour le développement,
Le Président
TRAORÉ Sy Daniel
wakatsera