Il ne s’agit pas d’une des souches de poliovirus « sauvage », celles qui ont été éradiquées grâce à une campagne mondiale de vaccination (la souche PV1 est la seule encore en circulation en Afghanistan et au Pakistan), mais une souche qui dérive de celle utilisée pour fabriquer ledit vaccin. On parle de poliovirus dérivé d’une souche vaccinale, ou PVDV. Dans ce cas, il s’agit spécifiquement d’un poliovirus dérivé de la souche de poliovirus de type 2, ou PVDV2.
Un poliovirus isolé à plusieurs reprises
Ce n’est pas la première fois que les autorités sanitaires identifient un PVDV dans les eaux usées. Il arrive que des personnes se vaccinent contre la poliomyélite à l’étranger et reviennent ensuite en Angleterre. Les fèces des personnes vaccinées contiennent un peu de virus qui se retrouve dans les égouts. « Dans le cadre de la surveillance de routine, il est normal que 1 à 3 poliovirus « de type vaccin » soient détectés chaque année dans des échantillons d’eaux usées au Royaume-Uni, mais il s’agit toujours de découvertes ponctuelles qui n’ont plus été détectées par la suite », explique l’UKHSA dans son communiqué.
Ce qui est anormal ici, c’est que le virus a été isolé à deux reprises, une fois en février 2022 et une seconde fois en mai 2022, dans le site de Beckton. Alertée, l’OMS a aussi partagé l’information. Selon elle, la souche identifiée aujourd’hui a un lien phylogénétique avec celle prélevée en février et mai 2022.
Cette détection inquiète les autorités sanitaires car elle pourrait être le signe de la transmission du poliovirus entre des individus proches dans le quartier de Beckton. Pour le moment, le virus n’a été détecté que dans des échantillons environnementaux. Aucun prélèvement humain n’a été contrôlé positif pour ce virus et aucune paralysie — symptôme typique de la poliomyélite — n’a été recensée. L’OMS précise que les critères nécessaires pour attester de la circulation effective du poliovirus ne sont pas remplis à ce jour.
La grande majorité de la population anglaise, et mondiale, est vaccinée contre la poliomyélite, donc il y a peu de risque de voir cette maladie réapparaître. Les scientifiques de l’UKSHA considèrent que le risque pour la santé publique est très faible, mais conseillent tout de même aux parents de vérifier le carnet de santé de leurs enfants, car la couverture vaccinale a tendance à être plus faible chez ces derniers.
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