L’été est désormais la saison la plus dangereuse de l’année

Alors que l’hiver était dans le passé la saison de tous les dangers au niveau climatique, l’été est désormais devenu la période la plus à risque de l’année en raison des vagues de chaleur, de la sécheresse, de la pollution et des inondations éclairs.

Depuis les débuts de l’humanité, l’hiver a toujours été la saison la plus à risque en matière de santé, d’accidents et de mortalité. L’année 536 avait été marquée par un coup de froid brutal ayant mené à un grand nombre de maladies : on estime que 100 millions d’Européens auraient péri lors de cet hiver-là. Le froid glacial de certains hivers a également été exacerbé par des éruptions volcaniques, responsables de refroidissement du climat, et donc de catastrophes agricoles suivies de famine et d’une grande mortalité.

La chaleur est en train de devenir le phénomène météo le plus meurtrier

Mais les choses sont en train de changer depuis quelques années. Bien qu’il y ait encore des coups de froids brutaux, la saison hivernale tend à se raccourcir, et en Europe, les gelées sont moins fortes et moins fréquentes. Le printemps démarre plus tôt, tout comme l’été, donnant parfois l’impression d’une période estivale qui peut s’étaler sur six mois ! Plus encore, les récentes canicules de 2022 en Europe, aux États-Unis et en Asie, avec des températures supérieures à 40 °C (et même 50 °C pour l’Asie du Sud-Est, comme le Pakistan), avant même le début officiel de l’été sur le calendrier, témoignent d’un changement.

On estime qu’il y a 5 millions de décès par an dans le monde liés à la chaleur

On estime qu’il y a 5 millions de décès par an dans le monde liés à la chaleur. Ces 20 dernières années, les décès liés au froid ont été plus nombreux, mais la tendance est en train de s’inverser, en particulier en Europe, selon l’Université Monash. Aux États-Unis, la chaleur est déjà le phénomène météo le plus meurtrier. Après la canicule de 2003 en Europe qui a causé la mort de 70.000 personnes, la vague de chaleur qui a touché la Russie en 2010 a été à l’origine de 56.000 décès (chaleur, pollution et feux de forêt).

En 2020 et 2021, la saison estivale a été marquée par des événements dévastateurs, comme les incendies historiques d’Amérique du Nord (au Canada en particulier) et du sud de l’Europe (Grèce, Turquie, Espagne). En plus des décès, des blessures et de la catastrophe économique (70 milliards de dégâts en 2021 aux USA), ces incendies ont eu des conséquences importantes sur la santé mentale des sinistrés qui ont tout perdu, et sur la qualité de l’air : les nuages de fumée de l’ouest américain et canadien ont traversé tout le continent et même l’océan Atlantique, jusqu’en Europe.

 Les incendies sont également une source importante de pollution et donc de décès précoces. ©Alexpunker, Adobe Stock

La sécheresse a également concerné tous les continents, sauf l’Antarctique, au cours de l’été dernier. Ses conséquences sur l’agriculture, et donc sur l’alimentation et les emplois, sont désastreuses. En plus d’impacter les productions de denrées alimentaires, l’accès à l’eau devient plus difficile dans des pays qui se croyaient épargnés par ces problématiques jusqu’à maintenant : l’Italie, les États-Unis (Californie) ou encore Israël. L‘Institut du Changement Climatique estime que, pour faire face à la sécheresse, l’aménagement des infrastructures liées à l’eau coûtera 114 milliards de dollars chaque année dans le monde.   

La hausse violente des températures a aussi des conséquences sur la faune sauvage (et par conséquent sur l’alimentation humaine qui en découle) : on estime que le dôme de chaleur qui a touché l’ouest canadien au cours de l’été 2021 a causé la mort d’un milliard d’animaux marins. L’association de la chaleur, de la sécheresse, des feux de forêts et de la pollution a déjà des conséquences dramatiques sur la biodiversité et la santé humaine, mais à ces conséquences s’ajoutent les inondations éclairs : le réchauffement climatique entraîne un risque plus important de précipitations diluviennes, avec des inondations d’autant plus probables que ces pluies tombent sur des sols desséchés par la sécheresse et la chaleur, ou rendus imperméables par la bétonisation liée à l’urbanisation. Rappelons que les inondations historiques de juillet 2021 qui ont touché l’Allemagne et la Belgique ont fait plus de 200 morts.      

Comme le précise l’Institut du Changement Climatique, « après les dangers liés aux éruptions volcaniques et à la période glaciaire du passé, l’Humanité doit désormais faire face aux événements dus au changement climatique lié à l’activité humaine, et la seule manière de rendre la période estivale moins catastrophique est de traiter le changement climatique à sa source. »   

futura

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