L’énergie osmotique pourrait-elle participer au futur mix énergétique ?

À l’occasion de Vivatech 2022, Futura a rencontré Sweetch Energyune entreprise proposant une façon innovante de générer de l’électricité : par l’énergie osmotique.

En plus des énergies renouvelables déjà exploitées, l’entreprise Sweetch Energy propose d’en ajouter une déjà connue mais peu utilisée jusqu’à maintenant : l’énergie osmotique. Elle est générée par la différence de salinité entre l’eau douce et l’eau salée, qui se rencontrent dans des estuaires, là où les fleuves se jettent dans la mer. 

« Le sel dans l’eau est une forme de stockage d’énergie, et cette énergie peut se libérer quand on mélange eau salée et eau douce, explique Pascal Le Melinaire, cofondateur de l’entreprise. Dans les estuaires et les deltas de la planète, c’est généralement une dissipation d’énergie sous forme de chaleur qui se produit. » Mais capter cette énergie pour en faire de l’électricité nécessite une technologie particulière« Nous utilisons une technologie INOD®, composée de membranes nanométriques fabriquées à partir de matériaux biosourcés et respectueux de l’environnement », précise un communiqué de l’entreprise.

L'idée de Sweetch Energy est de créer des centrales au niveau des estuaires. © Sweetch Energy

Une énergie renouvelable et non émettrice de gaz à effet de serre

Le potentiel de cette énergie est gigantesque : au total, si tous les estuaires étaient exploités, ce seraient 27.000 TWh qui seraient produits par an, soit la consommation mondiale en électricité. « Elle a l’avantage d’être permanente, contrairement au solaire et à l’éolien : tant que la rivière coule, on peut produire. Tout comme ces énergies, elle est renouvelable et non émettrice de GES », explique Pascal Le Melinaire.

Tant que la rivière coule, on peut produire

Le principe est simple : au niveau d’un estuaire, l’eau douce est pompée d’un côté, l’eau de mer de l’autre. Elles sont toutes deux acheminées à travers des systèmes de membranes et d’électrodes, qui génèrent de l’électricité grâce au courant ionique. Ces eaux sont ensuite rejetées dans la rivière, intactes. Comme le rappelle Pascal Le Melinaire, « il n’y a pas d’extraction d’eau, nous faisons seulement une dérivation temporaire ». Sweetch Energy a déjà signé un partenariat avec la Compagnie nationale du Rhône et devrait construire sa première centrale d’ici quelques années. « Le Rhône est le plus grand fleuve de France, avec un débit de 1.700 mètres cubes par seconde : avec une station située en aval, qui ne gênerait pas les barrages hydrauliques, on pourrait générer autant d’électricité qu’un demi-réacteur nucléaire. »

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