Nouveau record d’inflation en Europe : le taux d’inflation dans les 19 pays partageant l’euro comme monnaie unique s’établit à 8,6% sur un an, en juin, après 7,4% en avril et 8,1% en mai, a annoncé Eurostat. Cela touche en premier lieu le secteur de l’énergie mais aussi les prix alimentaires.
Historiquement, les denrées alimentaires n’ont jamais été aussi chères en Europe, la guerre fait flamber les prix des céréales et des huiles utilisées dans les produits transformés. La hausse des prix à la consommation atteint chaque mois des niveaux record depuis novembre 2021, alors même que cette hausse était considérée l’an dernier comme un phénomène temporaire. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne.
La France relativement moins touchée
La hausse des prix touche en premier lieu le secteur de l’énergie (électricité, pétrole, et gaz). Les prix bondissent de 41,9% sur un an en juin 2022. Une situation qui pourrait encore empirer si Moscou décide de couper complètement le robinet du gaz vers l’Europe pour riposter aux sanctions occidentales.
La France est relativement moins touchée que ses voisins européens, avec 6,5% d’inflation sur un an en juin, soit le deuxième taux le plus faible de la zone euro derrière Malte (6,1%). Les pays les plus touchés sont les États baltes : 22% de hausse de l’inflation en Estonie sur un an en juin, 20,5% en Lituanie et 19% en Lettonie. Ce sont là des pays frontaliers de la Russie, particulièrement exposés à la rupture des liens commerciaux avec Moscou.
Le « geste » de TotalEnergies
En France, depuis des mois, le prix de l’essence ne cesse de grimper : de 1,60 euro pour le litre de sans-plomb en octobre dernier à 2,10 euros aujourd’hui. Pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages français, le gouvernement a demandé aux grandes entreprises, qui ont gonflé leurs bénéfices durant la crise, de faire un geste. Répondant à cet appel, le groupe TotalEnergies a décidé de baisser ses tarifs de douze centimes. Une « remise d’été » que le groupe appliquera dans sa centaine de stations-service autoroutières en France métropolitaine.
Ce sont d’abord ceux que l’on appelle « les gros rouleurs » qui apprécient la mesure. Ceux qui, comme cet artisan, utilisent régulièrement leur véhicule pour travailler : « Je suis électricien. J’interviens au niveau des particuliers et entreprises. Cela nous arrange quand même, ça nous fait un petit peu moins de dépenses et ça nous encourage un petit peu. »
A la pompe, une remise de douze centimes s’ajoute à celle de dix-huit centimes accordée par l’État. Ce qui revient à une économie de 15 euros pour un plein de 50 litres. Ce travailleur polonais dans le bâtiment et les travaux publics, a déjà fait ses calculs : « On fait jusqu’à 200 kilomètres par jour. Principalement, en région Île-de-France. Alors, une ristourne comme celle-là, ça nous fait économiser pas mal d’argent. »
Pas suffisant, rétorque ce chef d’entreprise, qui aurait préféré plus de solidarité de la part d’un grand groupe comme TotalEnergies : « Il y a un besoin d’effort plus global. On attend autre chose d’un grand groupe ». Cette remise d’été qui touchera aussi les vacanciers prendra fin le 31 août.
rfi