La CNIL vient d’égratigner l’utilité même de l’application TousAntiCovid, pourtant présentée comme un indispensable pendant la crise sanitaire.
La pandémie de covid-19 aura permis à de nombreuses choses de s’imposer dans notre quotidien, depuis les masques chirurgicaux jusqu’aux QR Codes des pass sanitaires. Pour la CNIL en revanche, il y a une chose qui n’a (presque) servi à rien : TousAntiCovid. Ce lundi 4 juillet, la Commission nationale de l’informatique et des libertés a publié son cinquième rapport sur les outils numériques et techniques déployés pendant la crise sanitaire. Et surprise, elle considère désormais leur utilité “marginale”.
Le contact tracing mis en cause
Si TousAntiCovid s’est révélée plutôt efficace pour enregistrer et stocker les preuves vaccinales, pass sanitaires ainsi que les résultats de tests PCR et antigéniques, l’application est tout particulièrement pointée du doigt pour son rôle limité dans la lutte contre la propagation du virus. Rappelons qu’initialement, le logiciel gouvernemental promettait en effet de fonctionner comme un traceur capable d’alerter son utilisateur ou utilisatrice en cas de contact, même succinct avec un malade.
Cette fonctionnalité de contact tracing, pourtant présentée comme l’utilité principale de l’application n’aurait en fait joué qu’un rôle “marginal” pendant la pandémie. Il faut dire que même en téléchargeant ToutAntiCovid, plusieurs conditions devaient être réunies pour en bénéficier. Obligation de détenir un smartphone (de préférence Android), d’activer le Bluetooth en permanence, mais aussi d’avoir mis à jour leur situation médicale pour activer la transmission à distance depuis l’application… La liste est longue, et peu d’utilisateurs ont finalement exploité le logiciel à son plein potentiel.
Pour la CNIL, l’échec de TousAntiCovid repose donc en grande partie sur le fait que le contact tracing était “très dépendant du nombre d’applications activement utilisées“. Or, “les statistiques d’utilisation de la fonctionnalité de suivi de contacts (proportion de cas positifs se déclarant dans l’appli, nombre d’utilisateurs notifiés, proportion des personnes testées positives s’étant déclarées dans l’appli après avoir été notifiées, etc.) ne semblent pas particulièrement élevées” souligne l’organisme.
Pas de problème concernant la vie privée
2 ans tout juste après sa première mise sur le marché en juin 2020, l’application, d’abord connue sous le nom de StopCovid puis rebaptisée en TousAntiCovid semble définitivement vouée à disparaître. Aucune évolution majeure du logiciel n’a été déployée depuis plusieurs mois, et la dernière mise à jour datant du 16 juin dernier n’évoque que des “améliorations diverses et corrections“.
Au milieu de son rapport pessimiste, la CNIL accorde pourtant un bon point (de taille) à l’application. Malgré les nombreuses critiques éthiques concernant l’exploitation de données personnelles, TousAntiCovid bénéficie de garanties satisfaisantes sur le plan de la protection des données. Un précédent rapport de la CNIL avait d’ailleurs poussé l’application à revoir sa copie sur certains points.
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