Le sommet du mont Blanc a enregistré sa température la plus élevée de l’histoire de la météo, avec 10,4 °C lors du pic d’intensité de la canicule le 18 juin dernier. Jusqu’à maintenant, les sommets alpins de haute altitude n’étaient pas aussi touchés par le réchauffement climatique que les zones situées plus bas, explications avec le climatologue Martin Ménégoz.
Samedi 18 juin à 14 h, la température record de 10,4 °C a été relevée au sommet du mont Blanc, à près de 4.800 mètres d’altitude, par la station météo italienne du col Major. Cette valeur historique dépasse largement le précédent record enregistré lors de la canicule de fin juin 2019, avec 6,8 °C. Le nouveau record surpasse donc le précédent de 3,6 °C.
Actuellement, les températures se réchauffent deux fois plus vite dans les Alpes qu’à l’échelle mondiale : +1,5 à 2 °C depuis 1900, et les dernières prévisions estiment que l’on pourra atteindre 5 °C de réchauffement d’ici la fin du siècle, voire plus. Les Alpes du Nord, particulièrement, sont la zone qui se réchauffe le plus en France. « D’une manière générale, les surfaces continentales se réchauffent plus vite que les zones océaniques, donc oui les Alpes se réchauffent plus vite car elles sont simplement situées sur des surfaces continentales à l’est de la France, loin de la mer ».
Il y a de gros contrastes avec l’altitude, mais aussi avec les saisons : « Les saisons ne se réchauffent pas au même rythme : le réchauffement est très fort au printemps et à l’été avec la fonte des neiges qui laisse apparaître des parties sombres, et moins fort à l’automne et à l’hiver car la neige renvoie le rayonnement solaire », précise Martin Ménégoz.
Un mont Blanc qui risque d’être de moins en moins blanc
Les projections climatiques sur le futur du mont Blanc sont sans appel si l’activité humaine continue d’émettre autant de gaz à effet de serre. Le mont Blanc parviendra-t-il… à rester blanc ? « Le climat se réchauffe mais il y a une grande variabilité concernant la neige. D’une année à l’autre, l’enneigement peut varier considérablement. Les stations de montagne situées à 1.200 mètres sont très affectées et vont l’être encore plus, mais à 2.500 mètres, ce n’est pas sûr que le manteau neigeux soit affecté. Mais, dans le futur, l’évolution de la neige va être très dépendante de nos émissions de gaz à effet de serre. Si l’on continue comme ça, le manteau neigeux de haute altitude va être très touché aussi ».
Le glacier de Briksdal et ses merveilleuses cascades Dans le sud de la Norvège, le glacier de Briksdal est l’un des bras du plus grand glacier d’Europe continentale, le glacier de Jostedal. Depuis une altitude de plus de 1.900 mètres, il descend sur une distance de 2 kilomètres par l’étroite et luxuriante vallée de Briksdalen jusque dans un lac glaciaire situé à 350 mètres au-dessus du niveau de la mer. Tout au long du parcours qui mène à son sommet, le glacier offre un spectacle merveilleux de cascades.Il propose aussi malheureusement de découvrir des photos annuelles qui montrent le retrait du glacier au cours de ces dernières décennies. En cause, bien sûr, le réchauffement climatique anthropique.
La merveilleuse grotte du glacier de Mendenhall C’est du côté de l’Alaska (États-Unis) que vous trouverez le glacier de Mendenhall, long de 19 km — sous l’effet du réchauffement climatique, il en a perdu près de 3 depuis la fin des années 1960 — et d’une superficie de 95 km2. Avec pas moins de 37 autres glaciers, il constitue ce que les scientifiques appellent le champ de glace de Juneau — la capitale de l’État. Il se termine en une cascade, les Nugget Falls, qui tombent de 115 mètres de haut dans un lac. Le résultat du glacier.Si vous êtes sportif — car il faut, pour y accéder, gravir le mont —, vous pourrez avoir l’occasion de découvrir la magnifique grotte du glacier de Mendenhall. Des tunnels de nuances bleues creusés par le ruissellement de l’eau. Magique ! © Steve Halama, Wikimedia Commons, Domaine public