SNCF : les salariés obtiennent une augmentation, après une grève

Une grève d’ampleur a perturbé le trafic SNCF, mercredi, afin d’obtenir une hausse des salaires. Les salariés ont finalement eu gain de cause, avec une augmentation de 3,7 % pour les petits salaires et de 2,2 % pour les cadres.

La direction de la SNCF a accordé, mercredi 6 juillet, une augmentation à ses salariés, qui s’étaient mobilisés en nombre pour une grève qui a perturbé les départs en vacances.

Elle va notamment mettre en place une augmentation générale des salaires de 1,4 % et une augmentation de 4 % des indemnités liées à la production (heures de nuit, dimanche, fêtes, astreintes). Au total, l’augmentation sera de 3,7 % pour les petits salaires et 2,2 % pour les cadres.

La SNCF s’est également « engagée » à ouvrir les négociations annuelles sur les salaires dès le mois de décembre.

« C’est un effort sur les salariés en première ligne, avec les indemnités liées à la production », et avec « un calendrier qui ouvre des perspectives sur la suite », a indiqué François Nogué, le directeur des ressources humaines de l’exploitant, à l’issue d’une longue table ronde avec les syndicats.

« Mesures encourageantes », pas de nouvelle grève prévue
Alors que le rail s’apprête à vivre un été de fréquentation record après deux années marquées par la pandémie de Covid-19, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF – CGT, Unsa, SUD-Rail et CFDT – avaient appelé à faire grève mercredi pour réclamer des hausses de salaire face à une inflation galopante.

Côté TGV, 3 trains sur 5 circulaient sur l’axe Est, 3 trains sur 4 sur les axes Nord et Atlantique et 4 trains sur 5 sur l’axe Sud-Est, selon SNCF Voyageurs. Concernant les Ouigo, 2 sur 3 étaient maintenus. Le trafic local en Ile-de-France était également très perturbé.

La direction a constaté un mouvement de grève « plus important » que ceux des derniers mois, avec 20 % de grévistes au niveau national, mais 35 à 40 % parmi les conducteurs.

Pour la CGT, premier syndicat du groupe, « ces mesures restent très insuffisantes, mais c’est bien la mobilisation des cheminots qui permet ce dégel salarial et d’arracher ces premières mesures ». Le syndicat a proposé dans un communiqué « la poursuite du processus unitaire engagé pour exiger de la direction qu’elle passe à la caisse au-delà de la compensation de la seule inflation », sans appeler à la grève.

L’Unsa, deuxième syndicat de l’entreprise, a salué des « mesures encourageantes », qui devront être revues en fin d’année, a indiqué à l’AFP son secrétaire général Didier Mathis. « Si l’entreprise avait proposé ces mesures vendredi dernier, on aurait pu lever le préavis », a-t-il regretté.

« Des lignes complètement à l’arrêt »
À Bordeaux, les voyageurs ont été prévoyants et le hall de la gare Saint-Jean était clairsemé vers 15 h.

« Vu le nombre de trains supprimés, c’est assez calme », expliquait un agent de la SNCF désœuvré à l’entrée de la gare. « Peu de gens dont les trains sont annulés se sont déplacés car il y a des lignes qui sont complètement à l’arrêt aujourd’hui. En général, c’est remboursement et départ le lendemain. »

Chaymae Maazouzi devait prendre le TER pour Pau mais son train a été supprimé. « Au guichet, on me proposait un bus à 17 h mais depuis j’ai trouvé un covoiturage », explique la jeune femme, tongs aux pieds.

Tous les clients dont les trajets ont été annulés ont normalement été prévenus par SMS ou par courriel.

En cas de train supprimé, « il ne faut pas se faire rembourser et racheter un autre billet, qui sera au prix d’aujourd’hui et donc plus cher, mais il faut faire un échange : le billet sera au même prix que celui que vous aviez payé initialement, sans surcoût », a précisé la SNCF à l’AFP.

« Salaires gelés depuis 2014 »
À Nantes, sur 507 trains interrégionaux qui devaient circuler, seuls 141 sont maintenus, selon la CGT-Cheminots. Sur le parvis de la gare, une quarantaine de syndicalistes de la CGT et de SUD-Rail ont déployé leurs drapeaux.

« Nos salaires sont gelés depuis 2014 et nous demandons d’avancer les négociations annuelles sur nos salaires qui ne sont prévues qu’en 2023 », a déclaré à l’AFP Nicolas Boumier, secrétaire de la CGT-Cheminots à Nantes.

Restaurateur en Lozère, Damien, 27 ans, a su lundi soir que ses deux TER pour rejoindre Les Sables-d’Olonne, en Vendée, étaient annulés mercredi.

« J’ai été obligé de faire deux heures de voiture pour Clermont-Ferrand puis de prendre un bus de nuit et rejoindre la gare routière de Nantes », a-t-il raconté. Une fois à la gare : quatre heures d’attente.

Très remonté contre ce mouvement social, il a du mal à cacher sa colère. « On nous demande de privilégier le train, mais comment faire s’il n’y en a pas ? », ajoute-t-il affirmant que « la prochaine fois », il prendrait sa voiture.

AFP

You may like