Pratiquement hors circuit en Europe depuis plus d’une décennie, le monospace Renault Espace a trouvé une nouvelle vie en Afrique, particulièrement au Sénégal. Dotée d’un moteur de 8,8 chevaux avec une consommation raisonnable de 8,3 litres aux 100 kilomètres, cette voiture de fabrication française transporte entre 8 et 11 personnes, chauffeur compris. Afrik.com s’est intéressé à cette nouvelle vie de ces «voitures volantes dotées du même type de moteur que la Renault 21».
Si Peugeot est présentée comme étant la voiture de l’Afrique, la Renault ne joue pas non plus les figurants sur le continent, notamment au Sénégal. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, on y retrouve en grand nombre les véhicules Renault : de la Clio à la Trafic, en passant par la Kangoo, la Logan et autre Symbol. Si une Renault a la côte à Thiès, ville située à 70 km de la capitale sénégalaise, Dakar, c’est bien la Renault Espace. Elle est présentée comme une voiture qui a des ailes, du fait de sa puissance. «Ce sont des voitures volantes», nous dit-on.
«Elle n’est pas l’égale de toutes les autres voitures. Pour un véhicule de transport, marchandises comme personnes, il n’y a pas meilleur que la Renault Espace. C’est un champion», nous lance Abdou Faye, conducteur d’un de ces véhicules qui pullulent au quartier Gouy Sobel, où est logée la gare routière qui dessert plusieurs localités de la région d’une superficie de 6 600 km2. Khombole, Toubatoul, Notto Diobass… Les voitures quadrillent la région. A Gouy Sobel, on se croirait en plein cœur de l’usine Renault.
Les Renault Espace, «des monstres sur route comme sur piste»
En effet, il n’y a que des voitures Renault. ? Et pas n’importe quel type de Renault, mais que des «Espace». «Ce sont des voitures robustes, spacieuses et capables de tenir sur toutes les routes comme pistes. Même dans des zones sablonneuses, ces Renault Espace sont des champions», vante notre interlocuteur, debout sur environ 1m75, teint clair, la trentaine. Il venait de déposer ses clientes, des vendeuses, venues de Baback, un village habité par des Sérères (une ethnie du Sénégal, à laquelle appartenait le premier Président du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor).
Avant de mettre en route ces véhicules, quelques modifications sont opérées, explique Abdou Faye. «On change les suspensions arrières pour en mettre de plus robustes, capables de supporter d’importantes charges. Ces voitures prennent jusqu’à 10 passagers, avec une quantité importante de bagages, pouvant aller jusqu’à 1 tonne. Ce sont des monstres que vous voyez là», s’exclame-t-il, pointant son véhicule de couleur beige dont il est visiblement très fier. Cela fait tout de même trois ans qu’il la conduit et a été dans «les quatre coins du Sénégal». Une voiture qui a participé à tous ses combats quotidiens visant à obtenir la DQ. Comprenez la dépense quotidienne.
Un autre déclencheur implanté pour refroidir le moteur
«Hé Abdou, nous sommes au complet, peux-tu nous amener. Il commence à se faire tard. Amy et Coumba viennent d’arriver. Ce sont elles que nous attendions», lance une dame au teint très foncé, qui venait de se présenter avec au dos un bébé d’environ 10 mois. Foulard bien noué à la tête, elle n’a pas oublié de nous taquiner au passage, nous demandant gentiment : «S’il vous plaît, libérez notre chauffeur pour qu’il nous dépose. Il commence à se faire tard et nous sommes toutes des femmes à bord de la voiture. Nous préférons arriver à destination avant la tombée de la nuit».
Avant de prendre congé de nous, M. Faye nous explique qu’une autre modification, non moins importante, est apportée sur ces voitures françaises avant leur mise en route. «Après acquisition, on enlève le condensateur de la climatisation pour y implanter un autre déclencheur dont le rôle se limite à refroidir le moteur. Ce second déclencheur vient aider le premier qui, lui, s’occupe de refroidir le radiateur. Avec ce couple de refroidisseurs, ces voitures peuvent faire valoir, sous n’importe quelle température, la puissance de leur moteur, le même que celui posé sur la Renault 21 et qui fait toute sa classe».
AFRIK