Canicule : des glaciers enveloppés d’un voile protecteur pour réduire leur fonte !

Figure du changement climatique, la fonte des glaciers s’accentue d’année en année avec la hausse des températures. Pour endiguer le problème, certain d’entre eux ont été placés sous une bâche protectrice, ralentissant leur fonte localement. 

Pour faire face aux fortes chaleurs, de larges bâches blanches réfléchissantes ont été installées sur le glacier du Rhône près de Gletsch, dans les Alpes suisses. L’idée est de protéger certaines parties du glacier des rayonnements solaires et de ralentir la fonte localement.

Devenus un symbole du changement climatique, les glaciers ont davantage fondu durant les dernières années qu’à tout autre moment depuis le début des mesures. Les premiers recours à des bâches blanches ont été effectués en 1993 sur la Zugspitze, dans le sud de la Bavière, en Allemagne. Depuis, plusieurs glaciers ont été recouverts, comme en Italie et en Suisse, notamment pour préserver l’activité touristique et les stations de ski menacées par la disparition des glaciers.

Visualisation schématique de l\'approche technique pour réduire la neige/glace fondre à l\'aide d\'une couverture géotextile (rouge) dans la zone d\'accumulation, à la ligne d\'équilibre et au museau du glacier. a) Situation à la sortie de l\'hiver, lorsque les géotextiles sont placés au-dessus de la surface de la neige. (b) Situation à la fin de été, avec la hauteur de glace enregistrée en bleu foncé. Crédit : Huss, M., Schwyn, U., Bauder, A., & Farinotti, D. (2021). Quantifying the overall effect of artificial glacier melt reduction in Switzerland, 2005–2019.

Visualisation schématique de l’approche technique pour réduire la neige/glace fondue à l’aide d’une couverture géotextile (rouge) dans la zone d’accumulation, à la ligne d’équilibre et au museau du glacier. a) Situation à la sortie de l’hiver, lorsque les bâches sont placées au-dessus de la surface de la neige. (b) Situation à la fin de l’été, avec la hauteur de glace enregistrée en bleu foncé. (source : Huss, M., Schwyn, U., Bauder, A., & Farinotti, D. (2021). Quantifying the overall effect of artificial glacier melt reduction in Switzerland, 2005–2019.)

« Une couverture à grande échelle a peu de chance d’être réalisable »

Selon une étude suisse publiée en 2019 dans la revue Cold Regions Science and Technology« la fonte de la neige et de la glace est réduite de quelque 60 % sous les bâches blanches par rapport aux surfaces non protégées ». Selon cette même étude, cette technique a permis de préserver provisoirement jusqu’à 350.000 m3 de glace par an.

Cependant, l’augmentation des chaleurs liée au changement climatique est trop importante pour pouvoir réguler le recul du glacier avec cette méthode. « Même si la sauvegarde locale du glacier est rentable, une couverture à grande échelle a peu de chance d’être réalisable, à cause de son coût d’une part, et de son impact majeur sur le paysage et l’environnement d’autre part », raconte Matthias Huss, glaciologue et meneur de l’étude, dans une interview accordée à l’Institut suisse de recherches sur la forêt, la neige et le paysage. « La seule façon de limiter efficacement le recul des glaciers au niveau mondial est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et donc le réchauffement de l’atmosphère », conclut le glaciologue.

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